EMBÛCHEPrivé de son bois sibérien, un fabricant de chalets voit ses coûts flamber

Guerre en Ukraine : Privé de son bois sibérien, un fabricant de chalets toulousain voit ses coûts (et ses délais) flamber

EMBÛCHEPrès de Toulouse, la PME Log House qui fait venir son bois de Russie et d’Ukraine, fait partie de ces entreprises qui subissent de plein fouet la guerre. Elle doit changer de fournisseurs
Loïc Nicolas (à droite) en Sibérie avec un de ses fournisseurs.
Loïc Nicolas (à droite) en Sibérie avec un de ses fournisseurs. - Log House / Log House
Dorian Naryjenkoff

Dorian Naryjenkoff

L'essentiel

  • Près de Toulouse, un fabricant de chalets en bois se fournissait en Russie et en Ukraine.
  • La PME Log House s’est rabattue pour l’heure sur l’Estonie et la Pologne.
  • Mais ses coûts d’approvisionnement ont doublé en trois semaines et ses livraisons ont pris du retard.

Les temps sont durs pour les petites entreprises qui importaient leurs matières premières depuis l’Ukraine ou la Russie. A Fenouillet, dans la banlieue nord de Toulouse, la PME Log House France, qui fabrique des chalets, en sait quelque chose. Fini les cèdres ou le mélèze de Sibérie. Alors que le conflit en Ukraine s’éternise, l’entreprise de Loïc Nicolas, 55 ans, qui importait le bois nécessaire à la construction de ses chalets depuis les deux pays aujourd’hui en guerre a dû opter pour une parade. « On a trouvé une alternative pour nos nouveaux clients grâce à la relocalisation de nos fournisseurs en Estonie et en Pologne, explique l’artisan. Mais pour les clients qui avaient passé commande avant le conflit, on se retrouve bloqué car les stocks étaient censés venir de Russie. Relancer la fabrication peut prendre quatre à cinq mois. »

Par ailleurs, la réorganisation du circuit se révèle onéreuse puisque, selon l’entrepreneur, ses coûts de production ont doublé en moins de trois semaines.


« On n’a aucune visibilité »

Si l’entreprise pouvait se vanter de vendre deux chalets par mois avant le conflit, aujourd’hui, cinq d’entre eux sont en retard. « On va peut-être devoir reloger les clients qui n’ont pas pu être livrés si le conflit s’éternise, s’inquiète le patron. Je sais déjà que deux grosses sociétés dans le secteur viennent d’arrêter leur activité… »

Alors que la situation actuelle est déjà difficile pour son entreprise, Loïc Nicolas est peu optimiste quant à une résolution du conflit dans les semaines à venir. L’Estonie ayant une frontière commune avec la Russie, il a déjà commencé à chercher des fournisseurs en Slovaquie au cas où le conflit s’étendrait à d’autres pays. Pour l’heure, il espère surtout que des aides publiques vont arriver.

« On attend de voir ce que va faire l’Etat pour les petites PME comme nous qui travaillions avec la Russie. On espère par exemple une aide financière ou une possibilité d’emprunt à des taux intéressants. Ce n’était déjà pas évident avec le Covid, là on n’a aucune visibilité. »