ENQUETEUn film porno diffusé dans le centre de rétention de Nice pendant la prière

Nice : La bande-son d’un film porno diffusée dans un centre de rétention pendant la prière

ENQUETETout début janvier, les extraits sonores d’un film pornographique ont été diffusés dans les haut-parleurs du centre de rétention administrative de Nice. Quinze étrangers ont déposé plainte et dénoncent des faits de harcèlement sexuel
La caserne Auvare, à Nice, où est situé le centre de rétention administrative
La caserne Auvare, à Nice, où est situé le centre de rétention administrative - ANP / 20 Minutes
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • A plusieurs reprises, sur deux jours consécutifs, la bande-son d’un film pornographique a été diffusée dans les haut-parleurs du centre de rétention administrative (CRA) de Nice par une fonctionnaire de police.
  • La Direction générale de la police nationale (DGPN) a pris l’affaire au sérieux et « une enquête interne a été diligentée ».
  • Une plainte a également été déposée par quinze étrangers.

Les faits remontent à tout début janvier. A plusieurs reprises, sur deux jours consécutifs, la bande-son d’un film pornographique a été diffusée dans les haut-parleurs du centre de rétention administrative (CRA) de Nice par une fonctionnaire de police. Une initiative qui aurait provoqué l’hilarité de ses collègues et surtout le malaise des étrangers enfermés là, dont certains étaient en pleine prière. Quinze d’entre eux ont déposé plainte, a indiqué à 20 Minutes leur avocate Hanan Hmad, confirmant une information de Mediapart.

« Au sens des textes, les faits peuvent être qualifiés de harcèlement sexuel, appuie-t-elle. En diffusant cela dans un endroit clos, dans les chambres du CRA de la caserne Auvare, on a cherché à imposer quelque chose. C’est une manœuvre hostile et offensante ».

« Elle l’a fait exprès pour nous foutre la haine. Elle nous a pris pour des animaux », a témoigné au micro de BFM Côte d’Azur un Tunisien sans papier présent ces jours-là. L’avocate précise ne pas pouvoir « être catégorique sur le fait que ça a été fait sciemment au moment de la prière car il n’y a pas de caméras dans les chambres. »

La policière « leur a ensuite proposé des relations sexuelles tarifées »

Contacté par 20 Minutes, le procureur de la République de Nice confirme avoir reçu la plainte « [mercredi] soir ». Il lui appartient désormais d’apprécier l’opportunité d’engager, ou non, une procédure pénale. Mais pour Me Hanan Hmad, « les faits sont d’autant plus caractérisés que la fonctionnaire en cause a ensuite proposé des relations sexuelles tarifées aux personnes retenues ».

Alertée, la Direction générale de la police nationale (DGPN) a pris l’affaire au sérieux et « une enquête interne a été diligentée », a confirmé à 20 Minutes le Service d’information et de communication de la police nationale, sans plus de précision. « La fonctionnaire impliquée a d’ores et déjà été sanctionnée et mutée », selon Me Hanan Hmad.