ASSISESQuatre jeunes d'extrême droite jugés pour une agression sauvage à Nantes

Nantes : Quatre jeunes d’extrême droite jugés pour l'agression sauvage de la station Du Chaffault

ASSISESDeux jeunes hommmes avaient été roués de coup sans raison le soir de l'élection d'Emmanuel Macron. Quatre des cinq suspects se retrouvent devant la cour d'assises à partir de ce lundi
L'agression est survenue le 7 mai 2017 au niveau de la station de tramway Du Chaffault (ligne 1).
L'agression est survenue le 7 mai 2017 au niveau de la station de tramway Du Chaffault (ligne 1). - F.Brenon/20Minutes / 20 Minutes
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

Les faits s’étaient déroulés le 7 mai 2017, au niveau de la station de tramway Du Chaffault, quartier Chantenay à Nantes. Quatre sympathisants d’extrême droite comparaissent à partir de lundi devant la cour d’assises de Loire-Atlantique pour l'agression sauvage de deux jeunes hommes, le soir de l'élection d’Emmanuel Macron.

Les accusés, à l’époque sympathisants du GUD, un syndicat étudiant d'extrême droite, sont jugés pour avoir attaqué le 7 mai 2017 Erwan David, 18 ans au moment des faits, et Steven Dardenne, 16 ans, à coups de pieds, de barre de fer et de bouteille en verre. Les deux victimes, croisées par hasard alors qu’elles rentraient chez elles à vélo, avaient été confondues par les agresseurs avec des militants antifascistes.

Des séquelles cinq ans après

Les deux agresseurs présumés d’Erwan David, qui s’était vu prescrire un an d'incapacité totale de travail​ (ITT), sont jugés pour des violences ayant entraîné une infirmité permanente. François-Mamès C., 23 ans aujourd’hui, et Joyce B., 32 ans, encourent jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle. « Erwan souffre de séquelles neuropsychologiques. Il a des troubles de la concentration, des difficultés à accomplir certains gestes, un sommeil très perturbé », énumère son conseil, Me Benoît Poquet.

Les agresseurs présumés de Steven Dardenne, Antoine D., 23 ans, Matthieu G., 24 ans, et Joyce B., comparaissent pour des violences en réunion, avec usage d’une arme et préméditation. Ils encourent jusqu’à sept ans d’emprisonnement. Un cinquième accusé, Tanguy M., 20 ans au moment des faits, est mort accidentellement pendant l’instruction.

Le mobile doit être précisé

Les accusés, qui comparaissent libres après avoir effectué chacun entre 8 et 15 mois de détention préventive, affirment avoir désormais coupé les ponts avec le GUD. « Mon client était simple sympathisant au moment des faits, pas adhérent. Il était très jeune, il n’est plus le même », assure le conseil d’Antoine D., Me Jean-Guillaume Le Mintier.

Parties civiles, Erwan David et Steven Dardenne seront entendus mardi. « Ce qu’Erwan attend c’est que ses agresseurs s’expliquent et disent qui a fait quoi. Pour le moment ils se renvoient la balle », précise son avocat. Il ajoute : « Il faut qu’on sache enfin ce qui a pu mener ces jeunes gens à faire de son visage un ballon de football ». Le procès doit durer jusqu’à vendredi.