JUSTICECédric Jubillar reste en prison, sa demande de remise en liberté rejetée

Affaire Delphine Jubillar : Cédric Jubillar reste en prison, sa demande de remise en liberté (à nouveau) rejetée

JUSTICEC'est la quatrième fois que la chambre de l'instruction confirme le rejet de la demande de mise en liberté de Cédric Jubillar, placé en détention provisoire depuis neuf mois
Cédric Jubillar, le mari de Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre à Cagnac-les-Mines, lors d'une marche blanche à Albi.
Cédric Jubillar, le mari de Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre à Cagnac-les-Mines, lors d'une marche blanche à Albi. - FRED SCHEIBER / AFP / Pixpalace
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 du domicile conjugal à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.
  • Mis en examen le 18 juin 2021 pour son meurtre, son mari Cédric faisait appel mardi dernier du rejet de sa demande de remise en liberté, la quatrième en neuf mois.
  • La chambre de l’instruction a rejeté sa demande, suivant la demande du parquet.

Neuf mois après sa mise en examen pour le meurtre de sa femme, Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn, Cédric Jubillar reste en prison. Pour la quatrième fois, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse a confirmé le rejet de sa demande de mise en liberté.

Les juges ont ainsi suivi le parquet général qui avait requis son maintien en détention. Ils n’ont pas retenu les arguments des avocats du plaquiste de 34 ans, écroué depuis le 18 juin 2021, qui avaient plaidé mardi dernier en sa présence. « On nous dit qu’on attend des résultats des expertises, d’éventuelles confrontations. C’est un dossier que l’on maintient sous perfusion. Il va falloir à un moment donné que la justice se positionne : est-ce qu’il vaut mieux être un professeur agrégé d’université qu’un plaquiste du Tarn pour sortir », a dénoncé Alexandre Martin, l’un de ses avocats après avoir pris connaissance de l’arrêt de la cour. Il fait référence à l’affaire Viguier, du nom de ce professeur de droit toulousain accusé du meurtre de sa femme en 2000 et qui avait été libéré au bout de neuf mois de détention provisoire, avant d’être acquitté à deux reprises.

« La difficulté, c’est que tous les mois des expertises sont ordonnées, donc ça n’a pas de fin, cette argumentation n’a aucune fin. Tant que tous les mois on analysera une chaussette, un bas de pantalon et qu’on fera venir des drones, tous les mois on nous dira qu’il y a des expertises en cours et qu’il faut attendre, il faut que cela cesse », a appuyé Jean-Baptiste Alary, un autre défenseur de Cédric Jubillar.

Depuis le début du placement en détention provisoire de leur client, les défenseurs du mari de l’infirmière demandent à ce « que la présomption d’innocence soit consacrée », ce dernier continuant à clamer son innocence. A chaque nouvel élément, ils essaient de désamorcer les indices avancés par l’accusation, que ce soit la couette, les confidences présumées à un codétenu ou encore les traces biologiques retrouvées dans la voiture d’un ami de Cédric Jubillar.

« A un moment donné, il faut qu’on arrête, qu’on accepte que le dossier Cédric Jubillar soit terminé et qu’on passe à autre chose. Je pense que si on avance sur la recherche de Delphine Jubillar c’est parce qu’on part du postulat que c’est Cédric Jubillar. Peut-être que quand on cherchera un autre postulat, un autre coupable, peut-être qu’on la trouvera », estime Emmanuelle Franck, la troisième avocate du plaquiste tarnais.

Sortie prématurée pour les parties civiles

Les juges d’instruction ont ordonné la poursuite des recherches pour retrouver le corps de la jeune femme, avec l’aide depuis la semaine dernière de drones capables de déceler des modifications du terrain et la décomposition d’un corps.

« C’est long mais nécessaire. Il y a toujours ces drones qui font des recherches aussi, c’est important pour les enfants qui sont en quête de vérité, il faut qu’ils puissent faire leur deuil », avait réagi mardi Malika Chmani, l’avocate de l’administrateur ad hoc, désigné pour que les enfants du couple soient représentés dans la procédure. Pour elle, la sortie du père de Louis et Elyah « est prématurée », car « il ne dit pas toute la vérité ».