RECYCLAGEA Toulouse, une filiale de la Poste se met à la collecte des biodéchets

Toulouse : Après la distribution des colis, une filiale de la Poste se met à la collecte des biodéchets

RECYCLAGEChaque semaine, dix tonnes de matières organiques sont collectées auprès de maisons de retraite ou d’établissements scolaires de la Ville rose avant d’être envoyées vers le méthaniseur de la société Cler Verts, installé au sud-est du département
Des biodéchets (illustration).
Des biodéchets (illustration).  - Animaflora / Canva / Canva
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Chaque semaine, Urby, une filiale de livraisons urbaines de La Poste, collecte dix tonnes de biodéchets produits par des maisons de retraite ou des établissements scolaires.
  • Ces matières organiques sont aussi envoyées vers l’usine de méthanisation de la société Cler Verts, au sud-est de Toulouse, avant d’être transformées en électricité et en engrais azotés.
  • C’est l’une des solutions à la future apportée à l’obligation du 1er janvier 2024, qui imposera le tri à la source des biodéchets des particuliers, et leur valorisation.

D’ici un peu moins de deux ans, toutes les épluchures de légumes et restes de nos assiettes devront être valorisées au lieu de partir dans les poubelles pour finir brûler dans les incinérateurs d’ordures ménagères. En attendant l’obligation du tri à la source des biodéchets par les particuliers au 1er janvier 2024, les gros producteurs, que ce soit les restaurants d’entreprises ou encore les cuisines centrales, ont déjà commencé à s’y mettre. A Toulouse, depuis le mois de janvier, les détritus de plusieurs collèges sont ainsi collectés par une filiale de La Poste, Urby.

En plus de la livraison et l’enlèvement de colis et marchandises, cette société de logistique urbaine récupère aussi les biodéchets de plusieurs Ehpad ou encore du lycée Déodat-de-Séverac depuis près de deux ans, soit 17.000 restes de repas chaque jour. Au total, 27 sites sont ainsi concernés chaque semaine. « Nous collectons en moyenne deux tonnes par jour, soit près de 10 tonnes par semaine, avec des véhicules au GNV ou des vélos cargo pour pouvoir se rendre partout », explique Alain Baret, le directeur général d’Urby Toulouse.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Ces cargaisons sont ensuite stockées sur le site de Fondeyre, avant de partir une fois par semaine dans le Lauragais, pour être valorisées au sein de la société Cler Verts. Chaque année, cette société traite environ 20.000 tonnes de déchets par méthanisation.

Production d’électricité et d’engrais azotés

« Cela nous permet de produire de l’énergie renvoyée sur le réseau Enedis, soit l’équivalent de la consommation électrique de 1.000 foyers. Les résidus de la méthanisation sont appelés digestat. Il est riche en phosphore, azote et potasse, habituellement extraits en Biélorussie, Canada ou Maroc, et sert d’engrais dans les cultures et est épandu dans des champs qui se trouvent dans un rayon de 15 km autour de notre usine », explique Jean-Luc Da Lozzo, le patron de Cler Verts qui produit chaque année 360 tonnes d’engrais azotés.

Des champs qui à leur tour vont permettre de faire pousser 4.000 tonnes de blé qui serviront à fabriquer des milliers de baguettes de pain consommées par les Toulousains. « C’est un cercle vertueux », assure le PDG de la société de Bélesta-en-Lauragais. Pour ce spécialiste du recyclage, l’obligation légale du 1er janvier 2024 va apporter un nouveau gisement de matière organique évalué à 64.000 tonnes par an sur l’agglomération toulousaine, qu’il va falloir valoriser, sous forme de compost, mais aussi d’énergies vertes, notamment de l’électricité et du biogaz.