ENQUETELe troisième suspect du meurtre d'Aramburu mis en examen pour «assassinat»

Assassinat de Martin Aramburu : Le troisième suspect Romain Bouvier mis en examen pour « assassinat » et écroué

ENQUETECe troisième suspect avait été arrêté mercredi dans la Sarthe
Fleurs en hommage à Martin Aramburu sur le boulevard Saint-Germain, ce vendredi à Paris
Fleurs en hommage à Martin Aramburu sur le boulevard Saint-Germain, ce vendredi à Paris - AFP / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après l’arrestation d’une jeune femme à Paris puis de Loïk Le Priol en Hongrie, il était le troisième suspect à avoir été interpellé dans l’enquête sur la mort de l’ex-rugbyman Martin Aramburu, le week-end dernier à Paris. En garde à vue depuis son arrestation mercredi à Sablé-sur-Sarthe, Romain Bouvier a été mis en examen ce vendredi pour « assassinat », et placé en détention provisoire.

Soupçonné d’avoir mortellement tiré samedi sur l’ancien rugbyman, il a également été mis en examen pour deux infractions liées à la détention d’armes. A l’issue d’un débat devant une juge des libertés et de la détention auquel l’AFP a assisté, celle-ci l’a écroué.

« Je souhaite exercer mon droit au silence »

« Sur les conseils de mon avocat, je souhaite exercer mon droit au silence », a déclaré le mis en cause entouré de trois policiers, vêtu d’une chemise à rayures bleues, d’une veste et d’un jean bleu, cheveux courts et barbe fine. La JLD a souligné d’abord la « petite condamnation » en mars 2017 de Romain Bouvier pour « violences », mais aussi le « contrôle judiciaire dans une affaire en cours ». Il doit en effet comparaître en juin à Paris, tout comme le suspect principal Loïk Le Priol, que les autorités hongroises devraient bientôt remettre à la France, pour « violences aggravées » contre un membre du GUD, qu’ils sont soupçonnés d’avoir roué de coups et humilié avec trois autres membres. Les deux hommes avaient interdiction d’entrer en contact.

La JLD a rappelé succinctement les premiers éléments d’enquête sur ce différend dans un bar de Saint-Germain-des-Prés, à la suite duquel la compagne de Loïk Le Priol, mise en examen mardi, serait « montée à bord » d’une Jeep avec Romain Bouvier tandis que l’autre suspect aurait suivi à pied M. Aramburu qui partait. La Jeep est arrivée à son niveau, « et là des coups de feu sont tirés. Une minute plus tard, une autre salve de coups de feu est tirée, qui semble venir du trottoir où M. Le Priol se trouve », raconte encore la JLD.

La procureure de Paris avait requis la détention provisoire de Romain Bouvier, soulignant que « les armes » du meurtre, à l’origine d’une « dizaine de détonations », « n’ont pour l’instant pas été retrouvées malgré les perquisitions ». Elle a noté que la compagne de Loïk Le Priol « s’est expliquée partiellement sur les faits » tandis que Romain Bouvier « a exercé son droit au silence » pendant sa garde à vue et son interrogatoire devant la juge d’instruction.

La procureure a évoqué le risque de « concertation (…) notamment quant à la préméditation, qui sera une question importante dans ce dossier », mais aussi pour « éviter toute pression sur les victimes et les témoins ». Le suspect « a pris la fuite après être passé a priori chez sa mère, s’est déplacé à Sablé-sur-Sarthe et a été interpellé (…) car il a utilisé sa carte bleue », d’après elle.

Me Antoine Vey, avocat de Romain Bouvier avec Eleonore Heftler-Louiche, a souligné que son client « est présumé innocent ». Il veut « prendre le temps de consulter le dossier » avant de « répondre » ultérieurement « aux questions (…) quant à sa participation ou à son absence de participation à certains faits ». Son client « avait projeté de se rendre aux autorités, il a juste été interpellé avant », a-t-il dit.

Romain Bouvier est un ancien étudiant de l’université parisienne Assas. L’homme de 31 ans est actif dans le milieu de l’ultradroite, comme Loïk Le Priol, suspect arrêté en Hongrie.