PROCESUn homme jugé pour le meurtre de sa compagne, retrouvée dans une valise

Annecy : Un homme jugé pour le meurtre de sa compagne, retrouvée dans une valise en 2019

PROCESDriss Ouhmid, qui reconnaît « reconnaît être l’auteur du décès » de Marianne Chèze (37 ans), en août 2019, encourt la réclusion criminelle à perpétuité, lors d’un procès qui débute ce lundi à Annecy
Photo d'illustration du tribunal d'Annecy.
Photo d'illustration du tribunal d'Annecy. - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP / AFP
Jérémy Laugier

J.Lau. avec AFP

Un homme sera jugé à partir de ce lundi devant la cour d’assises de la Haute-Savoie, à Annecy, pour le meurtre de sa compagne, dont le corps avait été retrouvé en août 2019 dans une valise. L’accusé, Driss Ouhmid (47 ans), qui aurait agi par « jalousie », avait été arrêté le 18 août 2019 au volant d’une voiture sur la commune de Doussard, près du lac d’Annecy, avec à son bord ses deux enfants de 6 et 9 ans et le cadavre de sa compagne.

Le corps de la victime a été retrouvé en position fœtale, enfermé dans une valise cadenassée, rangée dans le coffre du véhicule. L’homme avait lui-même annoncé à des membres de sa famille quelques heures auparavant avoir tué Marianne Chèze (37 ans). Les enquêteurs ont donc pu le pister à son retour d’Italie, où il a fait un aller-retour pour voir un cousin avant de rentrer en France « se livrer », selon son avocat. « Il n’a pas tenté du tout de s’échapper », assure Me Marc Dufour.

Selon l’avocat de l’accusé, la « jalousie » est au cœur de l’affaire

La mort de la victime, par strangulation, est survenue dans la nuit du 16 au 17 août 2019 dans l’appartement du couple à Annecy. Driss Ouhmid « reconnaît être l’auteur du décès », indique son avocat, mais il évoque « une dispute ». Durant l’instruction, l’accusé a contesté avoir voulu tuer sa compagne, mais il a avoué lui avoir porté de nombreux coups et l’avoir étranglée.

« Il voulait avoir le code de son téléphone portable parce que ça faisait très longtemps qu’il pensait qu’elle avait un amant attitré », explique Me Dufour. Pour lui, la « jalousie » est au cœur de l’affaire, ainsi que la perspective d’une séparation : « A l’évidence, elle souhaitait partir. Je pense que cette perte de l’être cher, c’est un deuil absolument impossible qui conduit au drame ».

Le procès doit se conclure le 1er avril

La présence de colliers de serrage aux poignets, chevilles et autour du cou de la victime a été présentée par l’accusé, lors de ses auditions, comme une sorte de jeu sexuel, qui aurait ensuite dégénéré. Ce qui est « complètement hors sujet », selon le vice-procureur de la République d’Annecy, Pierre Filliard. Avocat général au procès, il considère que la « volonté de tuer » est bien présente dans ce dossier qu’il qualifie « d’homicide conjugal ».

Des faits de violences conjugales sont ressortis lors de l’enquête, donnant lieu à une main courante en juillet 2018, un an avant le décès, mais aucune plainte n’avait été déposée. La mort de Marianne Chèze a été comptabilisée comme le 93e féminicide de l’année 2019 par le collectif Féminicides par compagnons ou ex. Jugé pour meurtre sur conjoint, Driss Ouhmid, qui est incarcéré depuis le 20 août 2019 au centre pénitentiaire d’Aiton (Savoie), encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès doit durer cinq jours jusqu’au 1er avril.