AUDIENCEA La Rochelle, le procès de l'accident de car qui a coûté la vie à six ados

La Rochelle : Le procès de l'accident de car qui a coûté la vie à six adolescents s'ouvre ce lundi

AUDIENCELe procès du chauffeur du camion à benne avec lequel le car scolaire est entré en collision, causant le décès de six ados, se tient jusqu’à mercredi à La Rochelle
La collision a eu lieu le 11 février 2016 à Rochefort.
La collision a eu lieu le 11 février 2016 à Rochefort.  - XAVIER LEOTY / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Le 11 février 2016 s'est produit un accident entre un camion à benne et un car scolaire à Rochefort, en Charente-Maritime.
  • Six adolescents ont perdu la vie dans l’accident, provoqué par l’abaissement de la ridelle latérale du camion à benne.
  • Le procès du chauffeur du camion poursuivi pour « homicides et blessures involontaires » se tient à La Rochelle jusqu’à mercredi.

Après six longues années de procédures, le procès du drame du car de Rochefort qui a causé la mort de six adolescents le 11 février 2016, s’est ouvert lundi matin devant le tribunal correctionnel de La Rochelle où le chauffeur d’un camion à benne est jugé seul pour « homicides et blessures involontaires ».

Avec 42 parties civiles, de nombreux journalistes et douze avocats, la justice a dû déployer une organisation inédite pour « assurer la sérénité des débats » de ce procès hors-norme pour la région, par ses dimensions. Jusqu’à mercredi, le tribunal va replonger dans la chronologie de l’un des plus graves accidents de transport d’enfants survenus en France depuis celui de Beaune en 1982 (53 morts dont 44 enfants).

« Le procès, c’est comme un deuil, on en a besoin pour passer un cap… Techniquement, on sait ce qui s’est passé, les raisons de ce drame mais les gens ont besoin de savoir, de parler », disait avant l’ouverture du procès l’avocat de deux rescapés, Me Hervé Blanché, également maire LR de Rochefort.

Le car cisaillé dans sa longueur par la ridelle du camion à benne

Au petit matin du 11 février 2016, un camion à benne de la société de BTP Eiffage avait littéralement cisaillé sur toute sa longueur un car arrivant en sens inverse, avec quinze adolescents à son bord. En cause, la ridelle du camion, qui était restée ouverte en position horizontale à 90 degrés, transformant le véhicule en lame géante. Le conducteur du camion ne l’avait aperçue qu’au dernier moment. Six adolescents, cinq lycéens et un collégien, âgés de 15 à 19 ans, scolarisés à 25 km de là, avaient été tués et deux blessés grièvement.

Le chauffeur du camion, qui avait 23 ans au moment des faits, Mathieu Saurel, encourt cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. Il est jugé seul sans son ex-employeur Eiffage, mis en examen fin 2020, mais qui a bénéficié d’un non-lieu confirmé en appel en février, au grand dam de certaines parties civiles.

« C’est un drame épouvantable pour tout le monde, des deux côtés de la barre », a estimé Me Thierry Sagardoytho, l’avocat du prévenu, qui a monté en pleurs les marches menant à la salle d’audience. Devant la cour, chemise noire et jeans, c’est aussi en larmes que le chauffeur, aujourd’hui âgé de 29 ans, a écouté les faits qui lui sont reprochés. Le délibéré est prévu dans quelques semaines.