INNOVATIONLa start-up Ocode marque les objets et les protège grâce aux NFT

La start-up Ocode marque les objets et les protège grâce aux « NFT du monde réel »

INNOVATIONL'entreprise, basée à Nantes et à La Roche-sur-Yon, ambitionne de faire de sa technologie de marquage innovante une norme mondiale
Il suffit de scanner le code pour retrouver les caractéristiques de l'objet et être mis en relation avec son propriétaire
Il suffit de scanner le code pour retrouver les caractéristiques de l'objet et être mis en relation avec son propriétaire - OCode / .
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Cette entreprise de 34 salariés a conçu un système d’identification, sous forme de nuages de points gravés sur l’objet, permettant « d’attester de son origine et de sa valeur »
  • En fort développement, elle indique avoir notamment déjà marqué des millions de vélos, pour lutter contre le vol ou les arnaques lors des reventes.

Avez-vous déjà trouvé un trousseau de clés dans la rue, sans jamais pouvoir retrouver son propriétaire et le lui remettre ? C’est cette banale histoire qui a conduit, il y a cinq ans, à la création d’Ocode, une start-up qui ambitionne aujourd’hui de faire de sa technologie de marquage innovante une norme mondiale. Basée à Nantes (Loire-Atlantique) et à La Roche-sur-Yon (Vendée), cette entreprise a conçu un système d’identification, sous forme de nuages de points gravés sur l’objet, permettant « d’attester de son origine et de sa valeur ». « On donne ainsi une identité unique à chaque bien, à laquelle est associée un certificat de propriété, détaille Vincent Roux, 45 ans, cofondateur de Ocode. Un peu comme la plaque d’immatriculation et la carte grise d’une voiture. »

Pour rester dans le domaine des transports, c’est grâce au vélo que tout roule aujourd’hui pour cette société, qui a atteint 3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 et espère encore le doubler cette année. Surfant sur le marquage obligatoire des bicyclettes depuis janvier 2021, elle a déjà convaincu différents constructeurs et revendeurs de devenir clients et aurait ainsi identifié des millions de vélos en Europe. Il suffit de scanner avec son smartphone ce genre de QR code inviolable, gravé sur le cadre, pour avoir accès à de nombreuses informations sur le deux-roues, voire à son coffre-fort numérique qui peut contenir divers documents, comme des factures.

Le code est gravé directement sur le vélo
Le code est gravé directement sur le vélo - OCode

« Quand on achète un vélo sur le Bon Coin et qu’il dispose d’un Ocode, on peut tout de suite voir s’il est déclaré volé, quel est son historique, s’il a été réparé, etc., illustre Vincent Roux. Nos deux sujets majeurs, c’est la restitution en cas d’oubli, de perte ou de vol, et la prévention des arnaques pour les objets de seconde main. » L’application permet aussi d’entrer en contact via un tchat avec le propriétaire de l’objet (dont l’anonymat est garanti), utile par exemple dans le cas des clés retrouvées sur le trottoir… D’autres utilisations sont possibles, comme l’a testé la SNCF pour la gestion interne de sa flotte de tablettes numériques destinées aux agents.

Rendre les NFT accessibles

La traçabilité des objets s’appuie sur les fameux NFT, ces « non fungible token » ou jetons non interchangeables en français, rattachés à une blockchain privée. Ici, pas de spéculation ni de cryptomonnaie, les fondateurs d’Ocode assurent avoir choisi ce dispositif pour son aspect ultrasécurisé. De toute façon, aucune donnée personnelle sur l’utilisateur n’est en théorie divulguée. « On veut rendre cette technologie, qui parfois effraie, accessible au commun des mortels, estime Vincent Roux. C’est pour cela que l’on parle de NFT du monde réel. » Cet été, des kits d’identification (avec des étiquettes à coller et non un code à graver) seront d’ailleurs accessibles au grand public, afin de développer la communauté des utilisateurs.

L’entreprise, qui emploie actuellement 34 salariés, compte encore passer à la vitesse supérieure en embauchant une trentaine de collaborateurs et en doublant le nombre de codes émis (12 millions l’an passés) pour 2022. Matériel informatique, bagages, articles de sport ou encore voitures d’occasion font partie des biens sur lesquels elle espère pouvoir imposer sa marque, en France comme à l’étranger.