VIE QUOTIDIENNESelon les avocats, les Français pensent que les injustices sont en hausse

Les Français pensent que les injustices sont en augmentation, affirment les avocats

VIE QUOTIDIENNEAprès un an d’enquête, le Conseil national des barreaux alerte sur ce sentiment largement répandu et ses conséquences sur la société.
Sept Français sur dix estiment que le phénomène des injustices est en augmentation
Sept Français sur dix estiment que le phénomène des injustices est en augmentation - iStock / City Presse / City_presse
Agence pour 20 Minutes

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L’élection présidentielle est le plus souvent l’occasion d’aborder des questions de fond sur la société. Le Conseil national des barreaux a donc saisi cette opportunité pour inciter les Français, mais aussi et surtout les candidats, à s’interroger sur le sujet des injustices. L’Ordre a passé plus d’un an à recueillir la parole de l’ensemble des acteurs, avocats, clients, think tanks, syndicats ou associations d’élus locaux pour aboutir au constat que les citoyens se sentent bien souvent impuissants à faire valoir leurs droits.

D'après ces travaux, 71 % des Français estiment que le phénomène des injustices est en augmentation, et 77 % pensent que les libertés et droits fondamentaux ont tendance à reculer. Les catégories les plus pauvres ressentent davantage ce sentiment (79 % contre 44 % au sein des populations aisées), tandis que les Ultramarins sont les plus durement touchés : 58 % estiment qu’il n’est pas facile de faire valoir leurs droits (jusqu’à 70 % en Guyane). Or, 44 % des sondés considèrent que c’est dans le domaine de la justice que ces injustices sont les plus nombreuses.

Améliorer l’accès au droit

Pour briser ce cercle vicieux, le Conseil national des barreaux prône l’accès au droit partout et pour tous. À travers l’ouvrage Parlons d’injustices ! Citoyens, faisons valoir nos droits !, publié début mars aux éditions Ramsay, la profession formule trois propositions pour en finir avec le renoncement à faire valoir ses droits (dénoncé par 10 à 15 % des sondés).

Cela commence par l’inscription dans la Constitution ​du droit au recours à un avocat, mais aussi plus concrètement par le fait de donner aux collectivités « une compétence spéciale d’accès au droit, pour que l’action de l’État soit mieux adaptée aux différences territoriales ». Enfin, parce que les questions financières ne devraient pas être un frein à l’exercice de nos droits et que l’aide juridictionnelle est loin de pallier ces difficultés, le Conseil suggère d’en passer par une incitation fiscale afin de faciliter le recours à un avocat.