AVIATIONLes mouvements de grève se multiplient dans les compagnies « low cost »

Les mouvements de grève se multiplient dans les compagnies « low cost » en France

AVIATIONPilotes et hôtesses de l’air se mobilisent en France pour réclamer de meilleurs salaires et une amélioration de leurs conditions de travail
La compagnie aérienne low-cost Ryanair (illustration)
La compagnie aérienne low-cost Ryanair (illustration) - PETRAS MALUKAS / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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Alors que l’activité repart pour les compagnies aériennes « low cost », pilotes et hôtesses de l’air se mobilisent en France pour réclamer de meilleurs salaires et une amélioration de leurs conditions de travail après deux ans d’efforts pour amortir les pertes engendrées par la pandémie de Covid-19. Ryanair, Volotea, Vueling : les préavis de grève se sont multipliés en France ces dernières semaines dans les compagnies à bas coût.

« Au vu des efforts qu’on a faits pendant le Covid-19, on attend un juste retour d’ascenseur », explique Jean Patrikainen, délégué syndical du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) chez Ryanair. L’an dernier, les pilotes de la compagnie irlandaise ont accepté de diminuer leurs salaires de 20 % pour surmonter la crise traversée par le secteur aérien. Mais « maintenant, on travaille à nouveau normalement​ », indique Jean Patrikainen qui demande « une accélération de la récupération de nos salaires ». L’accord signé avec la direction prévoit un rétablissement très progressif avec un retour à la normale attendu pour 2025. Un rythme « inacceptable » au vu de la « très forte reprise » attendue par le patron du groupe Michael O’Leary.

Salaires rognés durant la crise

Après avoir menacé de faire grève samedi (67 % des pilotes s’étaient déclarés grévistes), le SNPL a levé le préavis jeudi après la promesse de la direction d’ouvrir des discussions après des mois de silence. Chez Volotea, compagnie à bas coût espagnole, la grève est en revanche maintenue pour ce week-end. « Les conditions n’ont cessé de se dégrader depuis deux ans », décrit Christophe Hannot, délégué syndical SNPL.

Pourtant, au départ, « tout le monde a considéré qu’il était indispensable que les salariés s’adaptent compte tenu de la situation », affirme-t-il. Les commandants de bord ont accepté de rogner leur salaire de 25 % et les copilotes de 10 %.

La mesure a pris fin en début d’année, mais en mars la direction est revenue à la charge pour demander une nouvelle réduction de salaire. « Sauf que les perspectives de l’année 2022 dépassent déjà de loin les chiffres de l’année 2019 », s’indigne Christophe Hannot. « Je pense que (les compagnies « low cost ») ont tiré profit du Covid-19 pour dégrader encore un peu plus les conditions de travail et opérer ce fameux dumping social », avance le pilote. Le SNPL demande donc « une revalorisation du salaire de base, une majoration des heures de nuit et des plannings fixes » avec la fin des changements imposés 24 ou 48 heures avant un vol.

Personnels navigants commerciaux aussi en grève

La direction de Volotea n’a pas souhaité réagir. Tout juste précise-t-elle mettre « tout en œuvre pour réduire un maximum l’impact du mouvement de grève sur ses opérations ».
Pour l’instant, seuls 14 pilotes (sur une centaine) se sont déclarés grévistes. Mais les personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards), ont, eux aussi, déposé un préavis.

Le mouvement devrait être « massivement suivi », prévoit Alizée Bonaure, déléguée syndicale SNPNC. Dans les bases de Marseille et Strasbourg, 100 % des personnels se sont déclarés en grève, affirme-t-elle.

Samedi dernier, un mouvement similaire chez Ryanair a fortement perturbé le trafic avec des retards allant jusqu’à 10 heures et un vol annulé entre Bordeaux et Marseille, selon les syndicats. « La compagnie avait dépêché cinq avions basés en Pologne et Lituanie pour remplacer les équipages grévistes », explique Damien Mourgues du SNPNC. Comme les pilotes, les PNC de Ryanair ont mis leur mouvement en suspens après l’ouverture de discussions avec la direction.

Même chose chez Vueling où la direction, face à la menace de grève, a accepté d’augmenter les salaires de 150 euros brut pour tous les salariés avec au moins un an d’ancienneté. Une mesure approuvée d’une courte tête (52,4 %) par les salariés lors d’un vote électronique.