FOOTBALLComment l'OL s’est relevé en L1 après « le profond malaise » post-West Ham

OL-Girondins de Bordeaux : Comment Lyon s’est relevé après « le profond malaise » de l’après-match contre West Ham

FOOTBALLLes Lyonnais ont survolé les débats, dimanche contre Bordeaux (6-1). Relancés dans la course à l'Europe avec ce succès, ils semblent avoir digéré le violent après-match subi face à West Ham (0-3) trois jours plus tôt
L'OL s'est montré conquérant, dimanche contre Bordeaux (6-1), dans un stade clairsemé et vidé des chants et de l'ambiance de ses deux virages.
L'OL s'est montré conquérant, dimanche contre Bordeaux (6-1), dans un stade clairsemé et vidé des chants et de l'ambiance de ses deux virages. - Laurent Cipriani/AP/SIPA / Pixpalace
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • L’OL (8e) a atomisé les Girondins de Bordeaux (6-1), dimanche en Ligue 1, ce qui lui permet de ne pointer qu’à cinq points de l’OGC Nice (4e).
  • Auteurs d’un match cohérent face à un adversaire en perdition (19e), les Lyonnais ont pour cela dû digérer au mieux l’après-match houleux face à West Ham (0-3) en Ligue Europa.
  • « A nous de tout faire pour que nos supporteurs reviennent au stade », exhorte Thiago Mendes, alors que les virages nord et sud ont boycotté le Parc OL dimanche contre Bordeaux.

Au Parc OL,

Une banderole « Allez vous faire enc…. », une violente tentative d’envahissement de terrain difficilement contenue par les stewards et les forces de l’ordre, les annonces de boycott des groupes de supporteurs des Bad Gones et des Lyon 1950 pour OL-Bordeaux, ainsi qu’un gros coup de pression visant les joueurs à leur hôtel de la part d’une cinquantaine de personnes, à quelques heures du match… Les conséquences de la claque subie par l’Olympique Lyonnais, jeudi contre West Ham (0-3), ont créé une véritable onde de choc durant les trois derniers jours, jusqu’au retour à la Ligue 1, dimanche face aux Girondins.

« Le malaise était plus profond que cette défaite en Ligue Europa, reconnaît Jean-Michel Aulas. On a vu sur le terrain à la fin du match jeudi des tentations de transformer en gestes violents une défaite sportive, et ça fait très mal. Perdre un match ne justifie pas la fureur et l’agressivité. Et comment croyez-vous que nos quatre joueurs de 19 ans interprètent les violences qui viennent les approcher jusqu’à l’hôtel ? »

La 4e place n’est qu’à cinq points

C’est dans ce climat des plus hostiles que l’OL se devait de rester dans la lutte aux places européennes, dimanche après-midi, en accueillant le relégable bordelais. Même sans le moindre chant de virages désertés (on n’a quasiment entendu que le parcage bordelais en première période), les joueurs de Peter Bosz ont livré une partie assez bluffante, bien facilitée il est vrai par le niveau abyssal des Bordelais (6-1).

« On a réagi comme on devait le faire. A Lyon, on a les meilleurs joueurs et le meilleur entraîneur maintenant. C’était différent jeudi, c’est le football », a ironisé l’entraîneur lyonnais après cette 32e journée, qui permet à l’OL de remonter à la 8e place et de ne compter que cinq points de retard sur Nice (4e).

Des scènes proches du chaos total se sont déroulées jeudi en bas des virages du Parc OL, au moment du coup de sifflet final de Lyon-West Ham.
Des scènes proches du chaos total se sont déroulées jeudi en bas des virages du Parc OL, au moment du coup de sifflet final de Lyon-West Ham. - Daniel Chesterton/phcimages/Cove

« L’élimination a fait mal à tout le monde »

« L’élimination a fait mal à tout le monde : à nous, au club et aux supporteurs, résume Romain Faivre, buteur dimanche après seulement 10 secondes de jeu en deuxième période. Il fallait donc offrir du spectacle devant le public aujourd’hui, et c’est chose faite. Le président est venu nous remobiliser et nous pousser à nous remettre en question par rapport à ce match. » Très ému par ce festival au Parc OL, Jean-Michel Aulas s’est pour l’occasion pointé très remonté devant les médias, dimanche après la rencontre.

« J’ai lu dans certains journaux que Lyon était fini, au bord de l’implosion. Le foot a cette magie de transformer quelques fois une peine immense mais transitoire en une satisfaction et un enthousiasme. Il y a eu une avalanche d’analyses très négatives et à l’emporte-pièce qui créent le désordre. On remet en cause la solidité de l’OL et sa carrière européenne. On est admirés partout en Europe. Ça ne sert à rien d’essayer de nous piétiner, on est très forts. » »

« Je n’ai pas dormi ces dernières nuits », raconte Thiago Mendes

Soulignant qu’il y avait « 38.000 personnes heureuses » dimanche aprem au Parc OL, JMA a rappelé son désir de « faire front » dans cette période très délicate pour le club. Même Thiago Mendes, habituellement peu enclin à se confier à la presse, s’est penché sur les effets de cette débâcle sur les joueurs : « Personnellement, je n’ai pas dormi ces dernières nuits. C’est quelque chose de violent qui m’a fait du mal, tout comme à mon équipe. Il faut relever la tête ». Rien de tel qu’affronter ces Girondins-là quand on se sent au fond du trou.

Thiago Mendes, ici opposé à Jean Onana, dimanche lors d'OL-Bordeaux. JEFF PACHOUD
Thiago Mendes, ici opposé à Jean Onana, dimanche lors d'OL-Bordeaux. JEFF PACHOUD - AFP

A l’image de la boulette de Gaëtan Poussin sur le deuxième but de Karl Toko Ekambi (2-0, 27e), les Lyonnais ont pleinement profité des déboires de l’actuel 19e de Ligue 1. Et ce même sans soutien et chants des Bad Gones et des Lyon 1950. « C’est difficile de jouer un match sans les supporteurs, rappelle Thiago Mendes. Je comprends qu’ils soient déçus. Ils ne s’attendaient pas, tout comme nous, à ce résultat-là contre West Ham. A nous de tout faire pour que nos supporteurs reviennent au stade. » Ou que les six prochains adversaires soient aussi naïfs et inoffensifs que les Girondins ?