Nord : « Oui change » pense que le salut de l’humanité viendra des enfants

Le rapport du Giec, publié le 4 avril, préconise une baisse des émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici à 2030 par rapport à 2019 si l’on veut pouvoir limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Une certaine urgence à accélérer la transition écologique que l’on n’a cependant pas vu se traduire dans les urnes, dimanche, lors du premier tour de l’élection présidentielle en France. Pour l’association lilloise Oui Change, l’ancrage du développement durable dans la vie de tous les jours ne peut que passer par les enfants, via un programme scolaire spécifique.

Pour Heather Noreen, cofondatrice de Oui Change, le score du candidat d’EELV à la présidentielle est davantage un désaveu de l’écologie politique qu’un désintérêt des Français pour cette question. « On voit bien sur le terrain une certaine évolution des gens dans le sens du développement durable, et les enfants sont prescripteurs en la matière », assure cette Américaine expatriée en France et ancienne directrice de l’innovation pédagogique dans le privé. C’est ainsi qu’avec trois autres personnes elle a fondé, en 2021, Oui Change.

« La transition écologique ne doit pas être une contrainte »

Le postulat des fondateurs de l’association est d’accompagner les citoyens dans leur transition écologique par le truchement de leurs enfants. « Nous avons développé un programme scolaire en 4 étapes à mettre en œuvre à l’école, sur le temps scolaire, depuis la maternelle jusqu’à la 6e. Le but est de travailler différents axes, notamment celui de l’alimentation, le plus efficace pour réduire son empreinte carbone », détaille Heather Noreen. Cela se fait au travers d’ateliers, de jeux, de chansons et de défis à réaliser à la maison avec les parents.

« Pour que cela fonctionne, la transition écologique ne doit pas être une contrainte. Il faut se fixer des objectifs à réaliser au fur et à mesure et surtout ne pas tout faire en même temps, comme passer au zéro déchet, changer son alimentation et abandonner sa voiture », insiste la cofondatrice de Oui Change. D’ailleurs, cette dernière a mis trois ans à réaliser sa transition écologique et atteindre les 4 tonnes de CO2 annuels. « Le but est que chacun de nous passe sous la barre des 5 t de CO2 par an d’ici à 2030 », ajoute Heather Noreen.

Le programme distillé aux enfants a été développé en suivant les recommandations de l’Etat, de l’Ademe et de l’ARS, par des membres de l’association ou des intervenants spécialistes dans leurs domaines : économie circulaire, ingénierie nutritionnelle, pédagogie. Il est d’ailleurs appliqué dans 18 établissements scolaires du Nord, essentiellement des écoles privées. « Pour le public, c’est plus compliqué, il y a davantage d’obstacles et trop d’interlocuteurs », reconnaît l’association. Pourtant, l’ambition de Oui Change est grande, avec un objectif à un million d’élèves accompagnés d’ici à 2030.