FOOTBALLLes Girondins sont-ils conscients qu’ils filent tout droit en Ligue 2 ?

Bordeaux - ASSE : Les Girondins sont-ils conscients qu’ils filent tout droit en Ligue 2 ?

FOOTBALLAprès leur nouveau match nul à domicile face à Saint-Etienne (2-2), les Girondins se retrouvent à quatre points de barragiste et cinq du premier non relégable à cinq journées de la fin de la saison
Mbaye Niang, l'attaquant des Girondins de Bordeaux.
Mbaye Niang, l'attaquant des Girondins de Bordeaux.  - Romain Perrocheau / AFP / AFP
Clément Carpentier

Clément Carpentier

L'essentiel

  • Alors qu’ils menaient 2-0, les Girondins de Bordeaux ont concédé un nouveau match nul face à l’ASSE (2-2) qui les rapproche un peu plus de la Ligue 2.
  • Malgré la situation sportive catastrophique du club, personne ne semble prendre la mesure d’une possible rétrogradation, du coach aux joueurs.
  • La gestion du cas Costil en est la parfaite illustration.

Au Matmut Atlantique,

C’est peut-être le plus gros problème des Girondins de Bordeaux cette saison : ne pas voir la vérité en face. Faire comme si de rien n’était, jusqu’au bout. Comme si les joueurs de David Guion n’étaient pas 19es de Ligue 1, à quatre points du barragiste et cinq du premier non-relégable, à cinq journées de la fin du championnat. Comme s’ils ne filaient pas tout droit vers la Ligue 2 après leur nouveau match nul à domicile ce mercredi face à Saint-Etienne (2-2), alors qu’ils menaient 2-0 après 23 minutes de jeu grâce à Mara et Onana.

Non, rien. Vraiment rien. Pas une petite colère. Pas même un mot plus haut que l’autre histoire de montrer un peu de caractère, de fierté pour les deux seuls « autorisés » à s’exprimer : David Guion et le jeune Sékou Mara, envoyé au front du haut de ses 19 ans. Finalement, il n’y en a qu’un qui semble conscient de la situation, c’est Gérard Lopez. On peut reprocher beaucoup de choses au président bordelais, mais pas celui d’avoir tenté de secouer le cocotier à plusieurs reprises dans la saison. Mais rien n’y fait et lui-même a peut-être déjà abdiqué ces dernières semaines… Comme s’il préparait déjà la suite.

Le culot de Guion sur le calendrier

Il fallait voir en conférence de presse la différence d’attitude entre un Pascal Dupraz vivant et un David Guion éteint. Alors oui, chacun à son caractère, mais quand même. Comme dirait le premier, « le football en tutu, ce n’est pas super » et encore moins quand vous jouez le maintien comme Bordeaux et Saint-Etienne. Non, il faut plutôt y aller avec des crampons bien vissés. Et surtout avoir un entraîneur entraînant. A ce petit jeu, il n’y a eu finalement aucun changement entre Vladimir Petkovic et son successeur, David Guion.

David Guion, l'entraîneur des Girondins de Bordeaux.
David Guion, l'entraîneur des Girondins de Bordeaux.  - Romain Perrocheau / AFP

Ce mercredi, le coach bordelais a une nouvelle fois enchaîné les banalités en après-match. Même pas une petite critique pour ses joueurs ? Non. Il a même été plus loin dans ce côté complètement hors-sol, en se permettant d’affirmer que le calendrier des Girondins était « plus abordable » que celui de l’ASSE. Il a le droit de le penser (et encore), mais le dire alors que vous êtes à la tête d’une équipe qui a au compteur cinq victoires après 33 matchs, c’est un peu fort de café. Très fort, même.

On connaît certains entraîneurs qui afficheraient l’entraîneur des Marine et Blanc dans leur vestiaire avant de retrouver les Girondins. Bref, entre le « je ne suis pas inquiet » de Mbaye Niang à la mi-temps de Bordeaux – Lyon dimanche et « le plus important est qu’on n’a pas perdu ce match » de Sékou Mara de mercredi, la planète Mars n’est plus très loin.

Le cas Costil, l’illustration parfaite de cette inconscience

Cette déconnexion face à la réalité du moment est aussi illustrée aujourd’hui par la gestion des gardiens de but. Les Girondins préfèrent depuis maintenant plusieurs semaines se priver de leur gardien international français, Benoit Costil, en raison d’un conflit avec certains supporteurs pour aligner à sa place, son jeune remplaçant, Gaëtan Poussin, qui enchaîne depuis deux matchs les erreurs. Le problème n’est pas ce dernier, que le club a en plus mis dans une situation compliquée à gérer, mais celui de se priver d’un joueur de grande expérience, respecté par ses coéquipiers et au talent reconnu au cours de sa carrière. Comme si les Girondins cherchaient d’une certaine manière à se saborder eux-mêmes.

Gaëtan Poussin, le gardien des Girondins de Bordeaux.
Gaëtan Poussin, le gardien des Girondins de Bordeaux.  - Romain Perrocheau / AFP

Cette gestion déchire aujourd’hui les supporteurs des Girondins de Bordeaux, et même Julien Courbet y est allé de son petit tweet après la rencontre : « La gestion du cas Costil va coûter très très cher ». Interrogé une nouvelle fois sur ce choix, David Guion a élevé un peu la voix (la seule fois de sa conférence de presse) : « Si c’est bien mon choix ? Oui, je vous l’ai dit depuis le début. Ce sont des choix sportifs, c’est un choix sportif comme c’est un choix sportif sur les 11 postes. Je fais des choix sportifs, vous le voyez bien. J’ai de la concurrence pratiquement à tous les postes, aussi bien l’attaquant, que le milieu, que le défenseur, que le gardien de but. Ce sont des choix sportifs de ma part, et j’assume pleinement ces choix-là. C’est mon choix ». Il a le droit de le dire et on a le droit de ne pas le croire. La direction du club a acheté la paix sociale en envoyant Benoit Costil sur le banc, va-t-elle finalement faire machine arrière ?

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Des applaudissements vraiment ?

Enfin, il y a eu ces applaudissements en fin de match du Virage Sud. Comme s’il n’y avait rien à redire à la prestation de cette équipe girondine, incapable de conserver deux buts d’avance dans le match le plus important de la saison. « Il y a quand même des limites » rappelle un membre des Ultramarines, désabusé, au coup de sifflet final dans la coursive du Matmut Atlantique.

« On est 19e de Ligue 1, on est même déjà en Ligue 2 pour moi et j’ai l’impression que ça ne dérange personne, peste Maxime. Il y a deux explications : soit on ne se rend pas compte de ce qu’il se passe, soit on l’a déjà accepté, mais ce serait très grave. » Face aux critiques après ces applaudissements en fin de match, les Ultramarines ont souhaité apporter quelques précisions par la voix de leur porte-parole Florian Brunet : « Nous n’avons applaudi personne si ce n’est ce magnifique virage soudé et uni plus que jamais ». Le groupe précise aussi ne pas avoir demandé explicitement la tête de Benoit Costil : « Nous avons demandé que de tels agissements soient lourdement sanctionnés mais jamais nous n’avons fait la moindre composition d’équipe ni hier ni demain, imaginer cela est juste de la bêtise. »