CONSOMMATIONEst-il avantageux pour un Français d’aller faire ses courses en Belgique ?

Inflation : Est-il avantageux pour un Français d’aller faire ses courses en Belgique ?

CONSOMMATIONAprès avoir testé le prix d’un panier moyen de courses entre la France et l’Allemagne, « 20 Minutes » a fait la même expérience en Belgique. Si l’inflation est presque deux fois plus élevée chez nos voisins, le résultat final est surprenant
«20 Minutes» compare les pris entre la France et la Belgique
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • En France, l’inflation s’établissait à + 4,5 % en mars contre + 8,31 % en Belgique.
  • 20 Minutes a comparé les prix de 12 produits de première nécessité dans la même enseigne de hard discount de part et d’autre de la frontière.
  • Cette même expérience avait été menée, la semaine dernière, entre la France et l’Allemagne.

L’inflation galopante et les pénuries de certains aliments, notamment en raison de la guerre en Ukraine, pourraient inciter les Français frontaliers à aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. La semaine dernière, 20 Minutes est donc allé remplir son chariot de courses de part et d’autre du Rhin. Ce vendredi, le même exercice a été fait dans deux magasins de la même enseigne de hard discount, l’un en France, l’autre en Belgique. Alors, cela vaut-il la peine de se rendre chez nos voisins ?

Avec une inflation établie en mars à + 8,31 % depuis 1 an, la Belgique connaît une hausse des prix à la consommation presque deux fois supérieure à la France, où l’inflation en mars était de + 4,5 %. Un chiffre qui, a priori, découragerait plus d’un à passer la frontière à la recherche de bonnes affaires. Pourtant nous l’avons fait. 20 Minutes s’est d’abord rendu à Halluin, près de Tourcoing, pour y acheter une liste de produits de première nécessité : café, riz, pâtes, huile, farine, œufs, jambon, emmental, jus d’orange, lessive, papier toilette et, pour se faire plaisir, du Nutella.

Pas de Français en Belgique, pas de Belges en France

En arrivant sur le parking du supermarché, la première chose qui frappe est l’absence de voitures immatriculées en Belgique alors que la frontière se trouve à quelques centaines de mètres seulement. Lors du premier confinement, nous nous étions rendus dans ce même magasin et le gérant déplorait la perte de ses « nombreux clients belges ». A l’intérieur, les rayons semblent normalement achalandés et nous n’avons aucun mal à dégoter nos articles. Du moins jusqu’aux pâtes, dont il ne reste que peu de références, la farine, dont il ne reste que quelques paquets, et l’huile de tournesol, absente. « Dès qu’une palette arrive, tout part dans la foulée, même en limitant la quantité par client », confie un employé. Une quinquagénaire garde jalousement la dernière bouteille du précieux liquide, dénichée parmi les flacons d’huile de colza. A défaut, nous nous rabattons sur de l’huile d’olive.

On se rend ensuite à Menin, de l’autre côté de la frontière, et faisons sur le parking le constat inverse : aucun véhicule français. Pour remplir notre chariot, le « tout-venant » se trouve sans souci. En revanche, la pénurie est davantage prononcée en Belgique, notamment pour la farine et l’huile de tournesol, absentes, et dans une moindre mesure pour le riz et les pâtes. Comme dans le magasin français, le personnel du hard discount belge est incapable de dire quand les références manquantes seront de retour en rayon.

Des différences sur le tabac et le carburant

Une fois de retour à la rédaction, l’analyse des tickets de caisse est vite faite puisque les totaux sont quasiment identiques : 36,24 euros en France et 36,37 euros en Belgique (en ajoutant le prix de la farine). Il y a néanmoins des différences marquantes sur certains produits. A quantité égale, le riz et l’emmental coûtent près du double en France. A l’inverse, la Lessive Dash coûte 8,99 euros pour 16 lavages en Belgique, contre 8,95 euros pour 23 lavages en France. Sur notre liste de 12 articles, si 7 s’avèrent plus chers en France, la différence est malgré tout lissée sur le total. Chacun reste donc dans son pays pour faire ses commissions.

Belges et Français n’hésitent cependant pas à traverser la frontière pour des achats bien spécifiques. D’un côté, les Français se ruent en Belgique pour acheter du tabac qui, selon la marque, peut être 50 % mois cher. De l’autre, les Belges prennent d’assaut les stations-service françaises. Si le prix de l’essence est le même, celui du gasoil est en revanche 10 à 20 centimes mois cher en France.