BUDGETA Lyon, la région baisse drastiquement ses subventions culturelles

Lyon : La mairie et la métropole voient rouge après la baisse drastique des subventions culturelles de la région

BUDGETL’Opéra de Lyon, la biennale d’art contemporain et la Villa Gillet vont perdre entre 20 et 40 % des subventions accordées par la région Auvergne-Rhône-Alpes. La mairie et la métropole de Lyon dénoncent vigoureusement ce désengagement
Photo d'illustration de l'opéra de Lyon.
Photo d'illustration de l'opéra de Lyon. - XAVIER VILA/SIPA / SIPA
Caroline Girardon

Caroline Girardon

L'essentiel

  • La région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé qu’elle allait réorienter son budget culturel afin de favoriser les structures les plus touchées par la crise sanitaire et mieux répartir l’argent selon les territoires.
  • Parmi les premières victimes, l’Opéra, la biennale et la Village Gillet qui vont perdre entre 20 et 40 % des subventions qui leur sont allouées.
  • La ville de Lyon et la métropole dénoncent une décision unilatérale et une « mise en danger de la culture ».

Une « mise en danger de la culture » ? Ou une plus juste répartition des subventions ? La région Auvergne-Rhône-Alpes a décidé de réduire les enveloppes accordées aux acteurs culturels de la ville de Lyon , sans pour autant baisser son budget dédié à la culture, à savoir 62 millions d’euros. Il s’agit ainsi de « rééquilibrer » les subventions de façon « solidaire et équitable » en favorisant les établissements qui ont le plus fortement souffert de la crise sanitaire mais aussi de mieux répartir l’argent selon les territoires.

Résultats ? L’Opéra de Lyon, la biennale d’art contemporain et la Villa Gillet seront les premiers concernés par cette décision. « On a beaucoup aidé certaines structures, ce n’était pas forcément le rôle de la région de les aider autant », justifie Sophie Rotkopf, vice-présidente déléguée à la culture, dans les colonnes du Progrès.

Une « annonce brutale » pour la mairie de Lyon

Concrètement, la biennale d’art contemporain se verra raboter 200.000 euros sous prétexte que sa « trésorerie reste suffisante ». L’Opéra, dont la gestion a été épinglée par la chambre régionale des comptes, devra se contenter de 500.000 euros de moins, soit une baisse de 20 %, mais il bénéficiera d’une enveloppe de plus de 2 millions d’euros au final. Quant à la Villa Gillet, considérée comme « une structure très lyonnaise », elle pourra dire adieu à ses 350.000 euros annuels. Soit un tiers de son budget total.

La mairie de Lyon, qui dit avoir appris la nouvelle « par voie de presse », critique une « annonce brutale ». « Ces coupes budgétaires ont été prises sans concertation avec les partenaires et en pleine année civile, menaçant ainsi les activités et les emplois », fustige le maire de Lyon Grégory Doucet. Et d’ajouter : « Par cette décision, la région met sérieusement en péril ces institutions déjà fortement impactées par la crise sanitaire. »

Pas les premiers désistements financiers de la région dans la métropole

Quand à la métropole de Lyon, elle s’indigne d’un manque de « véritable connaissance des réalités locales ». « Cette annonce arrive au moment même où toutes les collectivités devraient travailler à renforcer l’accès à la culture pour toutes et tous », estime-t-elle dans un communiqué.

« Cette décision est d’autant plus incompréhensible qu’elle diminue les financements de structures qui ont su allier travail de proximité et renommée nationale, voire internationale. N’est-ce pourtant pas le rôle de la région de soutenir les acteurs dont le travail rayonne dans son périmètre, et au-delà, de façon équitable ? », s’interroge de son côté Cédric Van Styvandael, vice-président de la métropole de Lyon en charge de la culture.

Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon, rappelle que la région s’était déjà désengagée des projets de travaux des gares de la Part-Dieu et de Perrache mais aussi de la compétition des Worldskills, des actions d’amélioration de la qualité de l’air ainsi que d’une partie du financement des formations. « Elle n’est clairement pas à la hauteur des enjeux auxquels nous devons faire face aujourd’hui », conclut-il.