FOOTBALL FEMININComment Amandine Henry vit-elle sa longue période loin des Bleues ?

OL-PSG : « Affectée » mais « toujours performante », comment Amandine Henry vit-elle sa longue période loin des Bleues ?

FOOTBALL FEMININAmandine Henry, 32 ans, n’a plus été convoquée depuis un an et demi en équipe de France. La milieu de terrain de l’OL s’apprête à disputer ce dimanche (17 heures) la demi-finale aller de Ligue des champions contre le PSG
Amandine Henry a participé à 8 rencontres de Ligue des champions cette saison et a inscrit 2 buts.
Amandine Henry a participé à 8 rencontres de Ligue des champions cette saison et a inscrit 2 buts. - Cristiano Mazzi/SPP//SIPA / Pixpalace
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • L’OL affronte ce dimanche (17 heures) le PSG en demi-finale aller de Ligue des champions. Ce choc très attendu se jouera devant environ 20.000 spectateurs à Décines.
  • Joueuse majeure de l’effectif lyonnais depuis une dizaine d’années, Amandine Henry n’est pourtant plus appelée en équipe de France depuis novembre 2020 par Corinne Diacre.
  • 20 Minutes se penche sur le niveau sportif affiché cette saison par la milieu de 32 ans, notamment avec Patrice Lair et Fabrice Abriel, coachs de Bordeaux et Fleury en D1.

Amandine Henry a-t-elle vécu la dernière cape de sa carrière avec les Bleues le 27 novembre 2020 contre l’Autriche (3-0) ? La milieu de l’OL n’a beau avoir que 32 ans, cette perspective semble fort probable tant que Corinne Diacre se trouve à la tête de l’équipe de France, comme cela sera encore le cas pour l’Euro 2022 en Angleterre. A l’instar de la longue traversée du désert de Karim Benzema avec le groupe de Didier Deschamps, avant un improbable rabibochage en vue de l’Euro 2021, il ne fait guère de doute que les non-convocations systématiques d’Amandine Henry à Clairefontaine dépassent l’explication des performances sportives.

Mais finalement, alors que la joueuse aux 93 sélections pourrait encore tenir un rôle précieux avec son club, ce dimanche (17 heures) en demi-finale aller de Ligue des champions contre le PSG, a-t-elle toujours un niveau d’internationale ? « Amandine reste une cadre de l’OL et cela peut encore être le cas pendant une ou deux saisons supplémentaires, estime son ancien entraîneur à Lyon et à Paris Patrice Lair, désormais coach des Girondins de Bordeaux. Je la trouve toujours performante pour casser des lignes, placer ses coups de tête, et donner le bon tempo au sein du meilleur effectif d’Europe. Elle reste a minima dans le Top 5 des plus performantes milieux de terrain du championnat. »

Amandine Henry, ici avec le brassard de capitaine, lorsqu'elle faisait figure de joueuse majeure des Bleues aux yeux de Corinne Diacre, durant la Coupe du monde 2019.
Amandine Henry, ici avec le brassard de capitaine, lorsqu'elle faisait figure de joueuse majeure des Bleues aux yeux de Corinne Diacre, durant la Coupe du monde 2019. - BPI/REX/SIPA

« Elle ne déçoit jamais »

En raison notamment des pépins physiques de Damaris Egurrola (22 ans) et Danielle van de Donk (30 ans), Amandine Henry est d’ailleurs la milieu la plus utilisée par Sonia Bompastor cette saison en D1 (15 matchs disputés, 1 but), ainsi qu’en Ligue des champions (8 matchs et 2 buts). « Elle ne déçoit jamais, et en début de saison, quand il a fallu dépanner en défense centrale, elle a tenu la baraque, apprécie Willy Pasche, vice-président du groupe des supporteurs OL Ang’Elles. Il faut que le club lui montre du respect pour tout ce qu’elle a apporté, comme ça doit être le cas pour Eugénie Le Sommer, Sarah Bouhaddi et Dzsenifer Marozsan. »

Sous contrat jusqu’en 2023 à l’OL, où elle a remporté la bagatelle de 12 D1 et 6 Coupes d’Europe, Amandine Henry peut compter sur le soutien de Sonia Bompastor, son ex-partenaire devenue sa coach. « Amandine nous a apporté un vrai plus ce soir, c’est une joueuse sur laquelle je compte et en qui j’ai confiance », avait-elle par exemple indiqué, le 31 mars contre la Juventus (3-1), pour souligner son entrée en jeu réussie à la mi-temps, à la place de Damaris Egurrola.

Ici à l’œuvre dans la surface turinoise, en quart de finale retour de Ligue des champions, Amandine Henry se projette tout de même de moins en moins offensivement ces derniers mois. OLIVIER CHASSIGNOLE
Ici à l’œuvre dans la surface turinoise, en quart de finale retour de Ligue des champions, Amandine Henry se projette tout de même de moins en moins offensivement ces derniers mois. OLIVIER CHASSIGNOLE - AFP

« Elle a moins d’impact dans le jeu qu’en 2019 »

Il n’y a pour autant pas unanimité sur les performances de la désormais ancienne capitaine tricolore, notamment lors du Mondial 2019 en France. « Je trouve qu’elle a moins d’impact dans le jeu qu’en 2019, où elle était vraiment partout sur le terrain, indique Fabrice Abriel, qui l’a affrontée dimanche en D1 en tant qu’entraîneur de Fleury (1-2). Elle se projette désormais moins dans la surface adverse, elle reste davantage comme une vraie sentinelle. Ça reste une joueuse d’expérience capable de bien faire jouer les autres plutôt que de chercher à se mettre en avant. Mais je la sens moins dans les circuits préférentiels de son équipe que par le passé. »

Et si l’ex-milieu de terrain de Lorient, l’OM et l’OGC Nice était à la place de Corinne Diacre, rappellerait-il Amandine Henry ? « En tant que relayeuse, je préfère Grace Geyoro [PSG] qui amène plus de puissance, de vitesse et de projection. En numéro 6, Kheira Hamraoui [PSG] régule bien le jeu aussi, mais si je décide d’évoluer à deux milieux de terrain, Amandine Henry peut rentrer dans cette sélection. C’est une joueuse très intelligente qui sait libérer des espaces à ses partenaires. »

« On fait en sorte de l’accompagner au niveau mental »

Comment la native de Lille vit-elle son année et demie loin de l’équipe de France ? « Elle est forcément affectée, confie Patrice Lair, resté proche d’elle. Elle aurait voulu finir sa carrière sur un premier titre international et ça n’en prend malheureusement pas le chemin. C’est dommage car elle pourrait encore donner des coups de main à la sélection. »

Interrogée sur le sujet après le quart de finale retour de Ligue des champions contre la Juve, Sonia Bompastor avait reconnu que c’était un enjeu majeur pour l’OL : « On fait en sorte de l’accompagner au niveau mental car c’est forcément une déception pour elle de ne pas être appelée en sélection. On essaie de tout mettre en place pour qu’elle accepte cette situation et qu’elle rebondisse et avance avec nous ». Amandine Henry aura ce dimanche une opportunité en or de montrer à toute l’Europe qu’elle reste une internationale en puissance.