DEUXIEME TOURLa quête des assesseurs dans les bureaux de vote, une vraie galère

Présidentielle 2022 : La quête des assesseurs dans les bureaux de vote, une vraie galère

DEUXIEME TOURLa présence d'au moins deux assesseurs est obligatoire lors des élections. Et c'est parfois une vraie galère. Exemple à Montpellier
Dans un bureau de vote lors des élections présidentielles 2022
Dans un bureau de vote lors des élections présidentielles 2022 - J/ Diesnis / Agence Maxele Presse / Agence Maxele Presse
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • A Montpellier comme ailleurs, trouver des assesseurs est devenu extrêmement compliqué.
  • « Le scandale, c’est que les finalistes de cette élection soient incapables de mobiliser leurs militants », explique un élu socialiste.
  • La mairie a anticipé en amont l’absence de vocation en faisant appel à son vivier de personnes impliquées dans la vie locale. Y compris dans les quartiers où le score des deux candidats finalistes était particulièrement bas au premier tour.

«Il est de plus en plus compliqué de trouver des assesseurs ». Dans les 139 bureaux de vote de Montpellier, la gageure a été la même : réussir à trouver au moins deux personnes bénévoles, dont la présence est obligatoire par la loi, pour accompagner le président du bureau et son secrétaire. Ces quatre personnes constituent le quorum exigé par le Code électoral. Et c’est loin d’être simple : plusieurs municipalités, comme à Vauvert, dans le Gard, ont lancé des appels citoyens. D’autres villes, à Rennes ou Marseille, ont envisagé par le passé de les rémunérer.

Pas de soucis pour le président : il s’agit généralement d’un élu ou d’un directeur de service, rémunéré à hauteur de 300 euros brut pour la journée à Perpignan, par exemple. C’est lui qui assure la police à l’intérieur du bureau de vote. Il est assisté par le secrétaire, rémunéré lui aussi le plus souvent, qui rédige le procès-verbal. Les assesseurs eux sont bénévoles. Et théoriquement nommés par les candidats.

« Avant, cela faisait partie de notre engagement en politique »

En amont, la mairie de Montpellier a sollicité de nombreuses personnes impliquées localement pour suppléer aux obligations des candidats et éviter de désigner des électeurs (le plus jeune, puis le plus âgé) présents à l’ouverture du bureau. « Il n’y a pas de problème particulier dans les quartiers où d’autres candidats, absents au second tour, sont arrivés largement en tête : nous avons une vision globale des 139 bureaux pour recruter les assesseurs », explique-t-on à la mairie. Les assesseurs ne sont d’ailleurs pas tenus de voter dans le bureau où ils tiennent cette fonction, la seule obligation légale étant qu’ils soient inscrits sur les listes électorales du département. « C’est une organisation qui ne s’arrête jamais entre deux élections », expliquait Olga Krompaszky, directrice de la relation aux publics à la ville, avant le premier tour.

« Le scandale, c’est que les finalistes de cette élection soient incapables de mobiliser leurs militants, explique un élu socialiste. Les maires galèrent. Ils piochent dans le vivier militant politique, associatif, syndical et retraité, des gens qui veulent bien rendre service. Mais beaucoup d’entre eux ne veulent pas voir leur nom associé à l’un des deux candidats ». « Il y a une vingtaine d’années, cela faisait partie de notre engagement en politique que d’être présents à ces élections, souligne de son côté la députée Patricia Mirallès (élue sous la bannière LREM). Entrée en politique à la fin des années 1990, alle avait quitté le PS en 2012 pour soutenir celui qui allait devenir le maire de la ville, Philippe Saurel (DVG). Aujourd’hui, on l’a vu au premier tour, le PS est incapable de remplir les bureaux de vote. »

« Je voulais voir par moi-même que ce n’est pas truqué »

Mailys, une étudiante doctorante en sciences politiques à l’université de Montpellier, aurait pu endosser le rôle lors de ces élections. Sollicitée par la mairie en tant que membre du conseil municipal des jeunes, elle a finalement dû décliner pour des raisons personnelles. Elle avait dans un premier temps accepté d’être assesseur. « Je voulais voir par moi-même quelles sont les personnes qui votent. Quand je vois tout ce qui s’est passé depuis cinq ans, j’en viens à me demander si les résultats ne sont pas truqués. J’avais besoin de le voir par moi-même ».

S’il ne sera présent au second, le candidat de La France insoumise a cartonné au premier tour à Montpellier où il a réalisé son plus gros score dans les communes de plus de 200.000 habitants -40,73 % des suffrages).

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