URBANISMETransformé en « ceinture verte », le périphérique devrait perdre une voie

Paris : Transformé en « ceinture verte », le périphérique devrait perdre une voie d’ici à 2030

URBANISMEUne conférence de presse menée par Anne Hidalgo, ce mercredi à l’Académie du climat, a été l’occasion de présenter le projet de transformation du périphérique mais surtout de faire valoir une unité politique sur le sujet
Guillaume Novello

Guillaume Novello

L'essentiel

  • Avec un million de véhicules qui l’empruntent par jour, le boulevard périphérique est une infrastructure majeure de la région parisienne. Et qui veut y toucher s’expose forcément à de vivaces oppositions.
  • C’est pour désamorcer cela qu’Anne Hidalgo a tenu une conférence de presse ce mercredi à l’Académie du climat sur son projet de transformation du périph en présence de nombreux maires de communes riveraines.
  • En revanche, hormis l’affichage politique, très peu d’annonces, si ce n’est le passage en 2×3 voies, dont une réservée aux modes de transports vertueux, d’ici à 2030.

Le majestueux décor de la salle des fêtes de l’Académie du climat, des projecteurs, deux rangées de sièges réservées aux élus, un retard de vingt minutes… La conférence de presse d’Anne Hidalgo​ (PS) sur la transformation du périphérique, « de la ceinture grise à la ceinture verte », promettait du lourd. Mais, d’entrée, le flou des trois objectifs de cette transformation, dont le troisième est la condition du deuxième, – garantir une meilleure qualité de vie, lutter contre le réchauffement climatique, réduire la pollution des gaz à effets de serre – annonçait une déception, du moins au niveau du contenu.

Car niveau affichage politique, l’objectif est atteint. Et ce n’est pas pour rien que dans son mot introductif, le premier adjoint Emmanuel Grégoire (PS) a tenu à remercier « les très nombreux maires qui sont venus participer à cette conférence ». En effet, vu l’inflammabilité du sujet et les tensions avec la région Ile-de-France qui réclame la gestion du périph au million de trajets quotidiens, la municipalité tenait à montrer qu’elle n’agit pas seule et qu’elle tient compte des habitants de la première couronne.

Le grand raout des maires de gauche

« Nous ne pouvions pas avancer tout seuls, nous ne voulions pas avancer tout seuls », a d’ailleurs assuré Anne Hidalgo avant d’ajouter : « Je ne peux pas ignorer les 10 millions de personnes qui vivent en dehors de Paris. » En revanche, hormis le maire UDI de Vanves, Bernard Gauducheau, tous les autres édiles sont issus de communes de l’est de la banlieue parisienne et se revendiquent de gauche. Forcément, c’est plus simple de se mettre d’accord quand on est du même bord politique.

Mais, même dans ces conditions, les annonces ont été aussi légères qu’une pomme de terre soufflée. La principale, par David Belliard (EELV), adjoint en charge de la voirie : « Entre 2024 et 2030, le périphérique passera en 2×3 voies en incluant celle héritée des JO ». Pour rappel, cette voie sera réservée aux déplacements olympiques en 2024 puis conservée pour être dédiée aux covoiturages, aux taxis, aux bus, etc. Ce qui implique donc, à long terme, la suppression d’une voie, notamment sur la partie nord du périphérique.

La végétalisation, « un levier extraordinaire et fabuleux »

Par ailleurs, la municipalité souhaite végétaliser les abords de la ceinture routière. « Plantons massivement sur les talus du périphérique ! » a ainsi lancé Christophe Najdowski, adjoint en charge de la végétalisation. Il a en outre annoncé la « création de nouveaux espaces verts dans une bande de 500 m de part et d’autre du périphérique pour un total de 10 hectares. » Très enthousiaste, Anne Hidalgo a assuré que cette « végétalisation est un levier extraordinaire et fabuleux pour transformer tout ce territoire ».


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Enfin, en deuxième partie de conférence, Emmanuel Grégoire a convié à « une balade urbaine » le long du périphérique pour faire un état des lieux des portes et places en transformation. Rien de neuf sous le soleil puisque les projets avaient été préalablement annoncés. Mais sachez que pour 2024, la rénovation des portes de Clichy, de La Chapelle, Brancion, Dauphine et Maillot sera achevée.

Mais même quand on essaie d’être le plus consensuel possible, on trouve des esprits chagrins, notamment au sein des partenaires écologistes de la mairie de Paris. Si ceux-ci se félicitent de la transformation du périphérique en boulevard urbain qui était une « demande de longue date des écolos », ils réclament de « baisser la vitesse dès maintenant à 50 km/h », ce qui « n’est pas le sujet aujourd’hui » a rétorqué Anne Hidalgo. Enfin, ils demandent « un moratoire sur les constructions » en attendant la mutation du périphérique. Il y a encore du boulot pour se mettre d’accord.