TENNISUn DJ set avant le match du soir, c'est de la balle sur le Central

Roland-Garros 2022 : Un DJ set avant le match du soir, c'est de la balle sur le Central

TENNISPour mettre l’ambiance avant les matchs en nocturne qui débutent ce lundi, l’organisation de Roland-Garros a décidé de programmer un DJ différent tous les soirs
Les DJ vont pouvoir mixer la nuit à Roland-Garros
Les DJ vont pouvoir mixer la nuit à Roland-Garros - CYRILLE CADET / AFP / AFP
François Launay

François Launay

L'essentiel

  • Dès ce lundi soir, des DJs vont débarquer sur le central de Roland-Garros pour mettre l’ambiance juste avant la night-session.
  • L’idée est de donner un autre visage à un tournoi qui va enfin découvrir les sessions nocturnes en jauge pleine.

A Roland-Garros,

Oubliez Ibiza, pendant quinze jours, le meilleur spot pour mixer se trouve sur le court central de Roland-Garros. Pour la première fois dans l’histoire du tournoi, les DJs vont enchaîner les sets musicaux à partir de ce lundi, histoire de lancer comme il se doit les fameuses night session ou sessions de soirées électriques pour les anglophobes. L’idée est d’ambiancer les 15.000 spectateurs du Chatrier pendant dix grosses minutes avant le grand match de la soirée.

« Il y a l’ambiance journée et désormais l’ambiance soirée à Roland-Garros. On voulait vraiment marquer la différence entre les deux. En soirée, il y a un côté salle de spectacle, un côté show et on s’est demandé ce qu’on pouvait faire pour avoir une ambiance particulière », raconte Sarah Pitkowski, directrice de la communication à la FFT. « On voulait faire monter l’ambiance avant l’entrée des joueurs. Et c’est comme ça que l’idée est venue d’accueillir des DJs », poursuit l’ancienne joueuse.

Dix DJ pour dix sessions nocturnes

Du coup, dix DJs ou collectifs reconnus ont été sélectionnés pour animer les dix soirées prévues cette année à Roland-Garros, une première dans des jauges pleines. Ce lundi, juste avant le match entre Djokovic et Nishioka, c’est le collectif electro Bon Entendeur qui sera aux platines. Mardi, place à Myd, un DJ lillois très fier de mixer sur le Central. « J’ai accepté car c’est un événement légendaire. Je suis passionné de tennis, c’est une proposition que je ne pouvais pas refuser », s’enthousiasme le musicien qui a déjà mixé au Parc des Princes avant un match du PSG.

Si les DJs savent par principe foutre l’ambiance, se retrouver dans un stade plutôt que dans une boite de nuit ou un festival nécessite un minimum de mettre un peu son ego de côté. « À Ibiza les gens viennent pour danser, à Roland-Garros c’est pour regarder un match », résume bien Myd. Habitué des grosses ambiances, Sébastien Lefebvre, plus connu sous le nom de DJ Masterbafunk, a déjà mixé au stade Pierre Mauroy et au stade Vélodrome. Et sait que c’est quasi impossible d’ambiancer tout le stade.

« Quand je joue, il y en a peut-être 5.000 qui bougent et 1.000 qui n’en ont rien à foutre »

« Quand je joue, il y en a peut-être 5.000 qui bougent, 5.000 qui font bouger des drapeaux, 3.000 qui sont occupés à autre chose et 1.000 qui n’en ont rien à foutre. C’est très drôle à voir mais c’est une superbe école », se marre le musicien nordiste.

Dans ce genre de soirée, le temps est aussi compté. Quand les DJs ont au moins une bonne heure en boîte pour faire monter la sauce, ils n’auront que dix minutes pour mettre le feu sur le Central. Et pour transformer le stade en chaudron, deux écoles s’affrontent en termes de play-lists. Mardi, Myd a prévu de jouer la carte de l’originalité « Je vais leur jouer ma musique et il est même possible que je leur joue des morceaux inédits ! », annonce le DJ.

Le choix important de la play-list

De son côté, DJ Masterbafunk mise plutôt sur la sécurité. « Votre rôle en termes d’ambianceur, c’est d’envoyer des morceaux assez fédérateurs pour faire danser le public. Ou alors surprendre en faisant un show avec des musiciens par exemple pour attirer l’attention notamment via les écrans géants. On doit aborder ça sous l’angle du show plutôt que de la prestation musicale », explique le Lillois.

Dans les deux cas, l’objectif affiché par les organisateurs devrait être atteint sans trop de souci. « L’ambition, c’est de cultiver notre héritage tout en l’amenant dans une certaine modernité », résume Sarah Pitkowski. Souvent réputé très guindé, Roland-Garros va pouvoir enlever chapeaux, costards et cravates pour enfin se lâcher en soirée.