VIOLENCESLa tuerie dans une école primaire au Texas relance le débat sur les armes

Fusillade au Texas : La tuerie dans une école primaire relance le débat sur les armes aux Etats-Unis

VIOLENCESJoe Biden a appelé mardi à « affronter le lobby des armes », alors que l’Amérique vient de replonger dans le cauchemar récurrent des fusillades dans des écoles.
Des parents et des policiers près du lieu d'une fusillade dans une école primaire au Texas, le 24 mai 2022.
Des parents et des policiers près du lieu d'une fusillade dans une école primaire au Texas, le 24 mai 2022. - William Luther/AP/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’effroyable fusillade dans une école primaire du Texas, qui a tué au moins 18 enfants et une enseignante mardi, a immédiatement relancé le débat sur les armes à feu aux Etats-Unis, mais sans aucune perspective de débouchés.

« Trop, c’est trop » a lancé très émue, la vice-présidente américaine Kamala Harris, quelques heures après le drame. « Nous devons trouver le courage d’agir », a-t-elle ajouté à l’adresse du Congrès, impuissant ou réticent à légiférer malgré la litanie des fusillades.

Le tragique souvenir de Sandy Hook

« Cela ne se passe nulle part ailleurs qu’ici, aux Etats-Unis, et c’est un choix », a pour sa part fustigé le sénateur Chris Murphy depuis l’hémicycle du Sénat. L’élu représente l’Etat du Connecticut, à jamais marqué par la fusillade de Sandy Hook, le 14 décembre 2012, quand un déséquilibré de 20 ans avait tué 27 personnes, dont 20 enfants âgés de 6 et 7 ans. « C’est notre choix de laisser cela se produire », a-t-il assuré, suppliant ses collègues de trouver un compromis pour passer une loi nationale ambitieuse sur la question.

Le problème est qu’à l’heure actuelle, cela paraît quasiment impossible. Aux Etats-Unis, les fusillades sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu’à présent été impuissants à endiguer, car de nombreux Américains restent très attachés à leurs armes. Quelque 30 % des adultes possèdent au moins une arme à feu. C’est notamment le cas au Texas, l’un des Etats où il est le plus facile de se procurer une arme. En 2015, le gouverneur de l’Etat, Greg Abbott disait même avoir « honte » que le Texas​ ne soit « que » le deuxième Etat en matière d’achats d’armes à feu.

La marge très réduite de Biden

Dans son discours mardi soir après la fusillade, Joe Biden a encore insisté sur l’importance d’agir pour réguler les armes à feu. Défenseur de longue date d’un meilleur encadrement, le président avait promis pendant sa campagne d’agir sur ce front. En avril 2021, il avait ainsi dévoilé un plan limité contre ce qu’il avait dénoncé être une « épidémie » de la violence des armes à feu.

Mais sachant pertinemment qu’il n’est actuellement pas en position de faire adopter au Congrès des actions audacieuses sur ce sujet ultrasensible, en raison de sa très courte majorité parlementaire, Joe Biden ne s’est jusqu’ici contenté que de micromesures. Aucune grande avancée n’a par exemple été annoncée sur le sujet de la vérification des antécédents judiciaires ou psychologiques des acheteurs d’armes individuelles, ce que des associations réclament depuis des années.

« Depuis trop longtemps, des membres du Congrès tiennent des propos creux après ces fusillades, tout en s’opposant à tous les efforts visant à sauver des vies », a dénoncé la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Réponse immédiate du camp républicain, par la voix du sénateur du Texas Ted Cruz. « Certains ont appelé à en profiter pour s’en prendre au deuxième amendement de citoyens qui respectent la loi », a-t-il dénoncé en référence à cet amendement qui garantit le droit de détenir et de porter des armes. Le chemin est donc encore long avant d’aboutir à une meilleure régulation.