DIPLOMATIELa Chine s’estime « calomniée » par le discours de Blinken

Chine : Pékin s’estime « calomniée » par le discours d’Antony Blinken

DIPLOMATIELors de son arrivée au pouvoir, l'administration Biden avait placé la Chine en tête de ses priorités internationales en décrivant le pays comme son seul concurrent de long terme à l'échelle de la planète
Antony Blinken, le 26 mai 2022 à  Washington.
Antony Blinken, le 26 mai 2022 à Washington. - Jacquelyn Martin/AP/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La Chine s’est estimée calomniée vendredi par le discours du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a jugé que Pékin posait « le risque le plus sérieux de remise en cause de l’ordre international ». Le but de ce discours était « d’endiguer et de bloquer le développement de la Chine et de maintenir l’hégémonie et la puissance américaines », a estimé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.

Dans un discours très attendu sur la Chine, le secrétaire d’Etat de Joe Biden a estimé jeudi que Washington était engagé dans une vigoureuse compétition avec Pékin dans le but de préserver l’ordre mondial, mais a démenti toute volonté d’entrer dans une nouvelle «guerre froide ».

« La Chine est le seul pays qui a (…) l’intention de remodeler l’ordre international »

Ce discours a « répandu de fausses informations, exagéré la menace chinoise, il s’est ingéré dans les affaires intérieures de la Chine et a calomnié sa politique intérieure comme extérieure », a dénoncé Wang Wenbin. devant la presse. « La Chine fait part de son fort mécontentement et de sa ferme opposition », a-t-il ajouté.

L’intervention d’Antony Blinken a remis la Chine au centre des préoccupations géopolitiques des Etats-Unis, après plusieurs mois monopolisés par la guerre en Ukraine. « La Chine est le seul pays qui a à la fois l’intention de remodeler l’ordre international et de plus en plus les moyens de le faire sur les plans économique, diplomatique, militaire et technologique », a affirmé le secrétaire d’Etat américain. « La vision de Pékin nous éloignerait des valeurs universelles qui ont soutenu beaucoup des progrès du monde dans les 75 dernières années », a-t-il ajouté.

Taïwan, autre pomme de la discorde

Le président américain Joe Biden, qui présente souvent le monde actuel dans une opposition entre démocraties et autocraties, estime que cette décennie sera « décisive », selon Antony Blinken. Les Etats-Unis reconnaissent qu’il sera difficile de changer la trajectoire de la Chine et les ambitions du président Xi Jinping.

« C’est pourquoi nous allons œuvrer à créer un environnement stratégique autour de Pékin pour faire progresser notre vision d’un système international ouvert et inclusif », a dit le responsable américain. Il a dénoncé l’attitude de « coercition croissante » de Pékin vis-à-vis de Taïwan, tout en martelant que la politique de Washington sur ce dossier n’avait pas changé.

Joe Biden a semé le trouble à deux reprises ces derniers mois en indiquant que les Etats-Unis étaient prêts à défendre Taïwan militairement en cas d’invasion. Avec la récente tournée asiatique de Joe Biden, le discours d’Anthony Blinken visait à démontrer que l’administration américaine reste concentrée sur l’Asie.