ETATS-UNISLa police aurait dû entrer plus vite dans l’école texane, seon un responble

Fusillade au Texas : La police a attendu une heure pour intervenir car elle pensait « qu’il n’y avait peut-être plus de survivant »

ETATS-UNISLe tireur a massacré 19 élèves et deux enseignants pendant qu'une vingtaine d'agents attendaient des renforts
Des policiers devant l'école primaire Robb Elementary School à Uvalde au Texas, où 19 élèves et deux enseignants ont été tués dans une fusillade.
Des policiers devant l'école primaire Robb Elementary School à Uvalde au Texas, où 19 élèves et deux enseignants ont été tués dans une fusillade. - AFP / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Ce sont deux mots qui vont coûter cher aux pouvoirs publics avec la perspective de multiples poursuites judiciaires. La police a pris une « mauvaise décision » en n’entrant pas rapidement dans l’école d’Uvalde où s’était retranché dans une classe un tireur qui a massacré 19 enfants et deux enseignants, a reconnu vendredi un haut responsable texan.

« Avec le recul, maintenant, bien sûr que ce n’était pas la bonne décision. C’était la mauvaise décision, point final », a déclaré Steven McCraw, directeur du département de la sécurité publique du Texas, lors d’une conférence de presse tendue. « Si je pensais que ça pouvait aider, je m’excuserais », a-t-il dit, très ému.

Des survivants signalés

Dix-neuf agents sur place ont attendu une unité d’intervention de la police aux frontières, environ une heure après que le tireur, Salvador Ramos, se fut introduit mardi dans le bâtiment. L’adolescent d’à peine 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes. Pressé par les journalistes d’expliquer ce délai d’intervention, très critiqué, le responsable a affirmé que les forces de l’ordre pensaient « qu’il n’y avait peut-être plus de survivant ».

La police a néanmoins reçu de nombreux appels de plusieurs personnes se trouvant dans les deux salles de classe touchées, dont un d’une enfant à 12H16, plus d’une demi-heure avant l’intervention de la police à 12H50, prévenant que « huit à neuf élèves étaient vivants », a déclaré le responsable.

Lors d’un de ses premiers appels, cette élève, qui avait prévenu qu’il y avait plusieurs morts, a demandé : « s’il vous plaît, envoyez la police maintenant ».

« Nouveau Sandy Hook »

La fusillade, qualifiée de « nouveau Sandy Hook » dans la presse américaine, en référence à l’effroyable massacre dans une école primaire du Connecticut en 2012, a réveillé les traumatismes de l’Amérique.

Les visages des très jeunes victimes, âgées de 11, 10, 9 et ans, diffusés en boucle à la télévision, et les témoignages de leurs proches effondrés ont ému le pays, relançant une vague d’appels à mieux réguler les armes à feu. Ce mouvement a peu de chances de se traduire en actes, étant donné l’absence d’espoir d’une adoption par le Congrès d’une loi nationale ambitieuse sur la question.

Convention annuelle de la NRA

A quelques heures de route de là, le premier lobby américain des armes, la National Rifle Association, tenait sa convention annuelle à Houston, secouée par une polémique due au timing de l’événement, ce qui a poussé des politiciens et des stars de la musique country à annuler leur venue.

La NRA a promis que cette grand-messe serait l’occasion de « réfléchir » à ce qui s’est produit à Uvalde – un drame à propos duquel l’organisation s’était dédouanée de toute responsabilité.

Si l’ancien président Donald Trump sera bien présent, tout comme le sénateur conservateur de l’Etat, Ted Cruz, le gouverneur républicain, Greg Abbott, donnera à la place une conférence de presse à Uvalde. Abbott, grand défenseur du droit à détenir une arme à feu et candidat à sa réélection cette année face au démocrate Beto O’Rourke, s’exprimera tout de même devant les membres de la NRA, dans une vidéo pré-enregistrée, a précisé un de ses porte-parole au journal Dallas Morning News. Son adjoint, Dan Patrick, ne se montrera pas non plus afin d’éviter « d’ajouter à la douleur des familles », a-t-il dit dans un communiqué.

En fin de matinée, des milliers d’amateurs d’armes à feu déambulaient déjà dans le vaste palais des congrès rempli de stands de fabricants, exposant fusils semi-automatiques et équipements de chasse.

« J’ai des armes à feu dans chaque pièce de ma maison », répondait en riant un sexagénaire, quand on lui demandait si le fusil qu’il envisageait d’acheter serait son premier. Autre absent notable, le fabricant du fusil semi-automatique AR-15 utilisé par l’auteur de la fusillade.