CAVALIER SEULAnkara n'attendra pas le feu vert de Washington pour agir en Syrie

Syrie : La Turquie n'attendra pas la permission de Washington pour lutter contre le terrorisme, indique Erdogan

CAVALIER SEULLa Turquie veut agir seule en Syrie et continue de s'opposer à un élargissement de l'Otan
Recep Tayyip Erdogan veut agir librement, sans attendre les Etats-Unis.
Recep Tayyip Erdogan veut agir librement, sans attendre les Etats-Unis. - /AP/SIPA / SIPA
Xavier Regnier

X.R. avec AFP

«On ne peut pas lutter contre le terrorisme en attendant la permission de qui que ce soit. » Recep Tayyip Erdogan n’a pas masqué son impatience aux journalistes, de retour d’une visite en Azerbaïdjan. Le président turc a réaffirmé son intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, annoncée lundi, malgré la mise en garde des Etats-Unis. Ces derniers s’étaient dits, par la voix du porte-parole du département d’Etat américain Ned Price, « profondément préoccupés » par cette annonce.

« Que ferons-nous si les États-Unis ne font pas leur part dans la lutte contre le terrorisme ? Nous nous débrouillerons seuls », a répondu Erdogan. Depuis 2016, Ankara a mené trois offensives dans le nord de la Syrie contre les Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde qu’elle considère comme terroriste mais qui a été soutenue par les Etats-Unis notamment pour contrer les djihadistes du groupe Etat islamique.

Pas plus ouvert sur l’Otan

Interrogé par ailleurs sur le processus d’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande, à laquelle Ankara s’oppose jusqu’ici, le président turc a jugé que les discussions mercredi à Ankara entre les délégations suédoise, finlandaise et turque n’avaient pas été « à la mesure des attentes » de la Turquie. Erdogan a de nouveau accusé les deux pays nordiques de « soutenir le terrorisme », estimant que la Suède n’est ni « sincère » ni « honnête ».

La Turquie accuse les deux pays, en particulier la Suède qui compte une communauté importante d’exilés turcs, d’abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Elle dénonce aussi la présence sur leurs sols de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu’elle accuse d’avoir orchestré la tentative de coup d’Etat de juillet 2016.