En images : Un week-end de chaos dans et autour des stades de football en France
FIASCOSupporters massés devant les grilles au Stade de France avant la finale de la Ligue des champions samedi, et envahissements de terrain à Geoffroy-Guichard après la relégation de Saint-Etienne dimanche : le week-end a été chaotique pour le foot
Supporters massés devant les grilles, resquilleurs en pagaille et interventions musclées de la police... Délocalisée au pied levé à Saint-Denis, la finale de Ligue des champions Liverpool - Real Madrid (0-1) a offert samedi des scènes de chaos, suggérant des dysfonctionnements dans l'organisation de l'événement. Jets de projectiles à répétition, fumigènes, envahissements de terrain... Le lendemain, les supporters de l'AS Saint-Etienne ont écorné un peu plus l'image du football français, à la fin du barrage L1-L2 perdu contre Auxerre. Le point, en images, sur ce week-end chaotique dans les stades en France.
Alors que l'avant-match avait été bon enfant, la tension est montée à l'approche de la rencontre, initialement prévu à 21h00, lorsque d'immenses files d'attente se sont formées aux abords du Stade de France.
Près de 7.000 policiers, gendarmes et pompiers étaient mobilisés samedi. Deux périmètres de sécurité étaient déployés: un préfiltrage à environ 200 mètres de l'enceinte, puis un deuxième sur le parvis du stade, avec tourniquets.
Un problème d'aiguillage de la foule a accentué les engorgements. Venus de préférence par le RER D en raison de grèves affectant le RER B, les supporters de Liverpool se sont retrouvés face à seulement 4 accès de préfiltrage, alors qu'il y avait une douzaine d'accès à la sortie du RER B.
Puis des tentatives d'intrusion de la part de personnes sans billet ont mis à mal le dispositif. Des gaz lacrymogènes ont été lancés pour empêcher quelques dizaines d'individus, dont certains ne portaient les couleurs d'aucun des deux clubs, d'escalader les barrières.
Certains fans anglais, venus en famille, se sont plaints d'avoir été pris pour cible, après une attente de près de 3 heures.
« Je suis enseignant, je n'ai jamais été aspergé de gaz lacrymogène avant. (...) La police m'a poussé contre la porte, ce n'était pas nécessaire. Ils se comportaient comme s'ils avaient une armée en face d'eux », s'est plaint, en larmes, Pete Blades, professeur de français à Liverpool de 57 ans.
L'UEFA a repoussé le coup d'envoi de 36 minutes, fait inédit dans l'histoire récente de l'épreuve.
L'UEFA a dénoncé l'afflux de milliers de spectateurs munis de tickets contrefaits, qui ont encombré les tourniquets et ralenti l'accès. Le défenseur de Liverpool Andy Robertson a rapporté après la rencontre qu'un de ses proches, à qui il avait offert un vrai billet, s'était vu répondre que son ticket était faux. « C'était très mal organisé », a fustigé l'Ecossais.
Supporters de Liverpool et responsables locaux ne décoléraient pas dimanche contre l'organisation de la finale de la Ligue des champions après que des milliers de fans n'ont pu rentrer dans le Stade de France et ont été violemment repoussés par les forces de l'ordre.
Le lendemain, au stade Geoffroy-Guichard, la rélégation de Saint-Etienne aux tirs au but contre Auxerre (1-1 a.p., 5 t.a.b. à 4) a été accompagnée de scènes violentes.
Envahissement de la pelouse par des supporters des Verts en colère, puis jets de fumigènes et bousculade générale. Certains supporters ont utilisé des mortiers et dirigé des fumigènes en tir tendu.
Dans une gigantesque cohue, les joueurs se sont engouffrés dans le tunnel des vestiaires, les policiers ont pénétré à leur tour sur le terrain et lancé des lacrymogènes pour disperser la foule, pendant que des mouvements de panique agitaient les tribunes.
Et les affrontements se sont poursuivis à l'extérieur du stade, avec au total un bilan d'une quarantaine de blessés légers: 8 agents de sécurité, 14 policiers, 17 supporters et deux joueurs d'Auxerre, selon l'ASSE.
On retiendra quand même les enseignements sportifs à l’issue de ces deux matchs : le Real Madrid remporte une quatorzième Ligue des champions, l’AJ Auxerre retrouve la Ligue 1 après 10 ans de purgatoire, et l'AS Saint-Etienne est reléguée en Ligue 2.