ASSEMBLEE NATIONALETrois duels serrés à surveiller au second tour des législatives en Gironde

Législatives 2022 en Gironde : Trois duels serrés à suivre et à l'arrivée, des circonscriptions davantage partagées

ASSEMBLEE NATIONALESelon les projections à l’issue du premier tour, Ensemble ! conserverait quatre à sept sièges, contre dix aujourd’hui. Et le RN aurait des chances de l’emporter dans deux circonscriptions
L'hémicycle de l'Assemblée nationale (illustration).
L'hémicycle de l'Assemblée nationale (illustration). - ISA HARSIN/SIPA / SIPA
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • A quelques jours du second tour des législatives en Gironde, trois duels s’annoncent particulièrement serrés, selon le politologue bordelais Jean Petaux.
  • La majorité présidentielle est au coude-à-coude avec la Nupes dans deux d’entre elles, et le RN est en bonne position dans la troisième.
  • On peut déjà dire que les circonscriptions seront beaucoup plus partagées entre les partis qu’en 2017 ou 2012.

Il y a du suspense en Gironde, à quelques jours du second tour des législatives ce dimanche 19 juin. Si la majorité présidentielle arrivait en position de force dans le département, avec huit circonscriptions pour La République en marche et une pour le Modem, sur douze au total, le jeu est beaucoup plus ouvert à présent. Trois duels s’annoncent particulièrement serrés, selon le politologue bordelais Jean Petaux.


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Les circonscriptions où les jeux semblent faits

Sur la 2e, celle de Bordeaux centre, « Nicolas Thierry fait le plus beau score de la Nupes sur les douze circonscriptions », souligne le politologue. Ses 45,12 % au premier tour le placent en bonne position pour être élu, à la place de la sortante Catherine Fabre (LREM). Sur la première circonscription, en revanche, le candidat Thomas Cazenave (LREM) fait la course en tête et ne semble pas menacé par Catherine Cestari, de la Nupes. Sur la 3e circonscription, c’est le candidat LFI-Nupes Loïc Prud’homme, député sortant, qui devrait être réélu comme le candidat PS-Nupes, Alain David, lui aussi sortant.

Jean Petaux estime que quatre circonscriptions sont en ballottage favorable pour LREM (la 1 donc, la 8, la 10 et la 12). Il concède cependant qu’il s’agit d’un ballottage serré sur la 12e, puisque Mathilde Feld (Nupes) arrive en tête devant le candidat Ensemble ! Pascal Lavergne avec une courte avance, 26,94 % contre 24,58 %. La sortante Sophie Mette (Modem) devrait aussi être confortée sur la 9e.

Au coude-à-coude dans trois circos

Sur les 6e et 7e circonscriptions, les écarts sont très faibles. Sur la 6e, le sortant LREM Eric Poullat (34,83 %) est talonné par la candidate Nupes Vanessa Fergeau-Renaux (33,93 %). Sur la 7e, la sortante Bérangère Couillard (LREM) se place aussi en tête avec une très courte avance : 36,27 %, contre 34,51 % pour le candidat Nupes Jean-Renaud Ferran.

Dans la 5e circonscription du Médoc, si le candidat Nupes Olivier Maneiro fait un beau score, le RN arrive en tête avec 28,55 %. Et Ensemble ! a été éliminé de très peu, faisant les frais de la candidature dissidente du député sortant (ex-LREM) Benoît Simian. Il manque seulement 0,2 % des suffrages exprimés à la candidate de la majorité présidentielle pour se qualifier au second tour. « Est-ce que le pacte républicain va jouer en faveur de Maneiro ? », s’interroge Jean Petaux, qui note que ce candidat LFI-Nupes n’est pas très « consensuel ». La 11e circonscription semblant prenable par le RN, cela pourrait être une deuxième prise pour le parti d’extrême droite.

Selon les projections, les circonscriptions dans le giron d’Ensemble ! pourront aller de quatre (la 1, la 8, la 9 et la 10) à sept (avec la 6, la 7 et la 12). Celles sous bannière Nupes de trois (la 2, la 3 et la 4) à sept (avec la 5, la 6, la 7, voire la 12). Et le RN d’une (la 11e) à deux (avec la 5e).

Si la domination de la majorité présidentielle semble de toute façon compromise en Gironde, elle ne signe pas pour autant le retour d’une prépondérance de la gauche comme en 2012 (qui détenait alors onze circonscriptions sur douze). « L’assemblée se dessine comme plus équilibrée », pronostique le politologue.