ENJEUXA Toulouse, petites phrases et artillerie lourde à la veille du second tour

Législatives 2022 à Toulouse : Petites phrases et artillerie lourde à la veille d’un second tour où rien n’est joué d’avance

ENJEUXA Toulouse et en Haute-Garonne, neuf candidats de la majorité présidentielle, dont huit sortants, vont affronter un challenger Nupes dimanche pour le second tour des législatives. Et le ton s'est considérablement durci dans les deux camps
Vote dans un bureau de vote toulousain du Capitole (Illustration).
Vote dans un bureau de vote toulousain du Capitole (Illustration). - FRED SCHEIBER / Pixpalace
B. Colin et H. Ménal

B. Colin et H. Ménal

L'essentiel

  • Dans la Haute-Garonne et à Toulouse, le second tour des législatives prend la forme d’un affrontement entre la majorité présidentielle et la Nupes, dans neuf circonscriptions sur dix. Il y aura aussi un duel inédit Nupes-RN dans le Comminges.
  • La gauche a de bonnes chances de reconquérir des circonscriptions perdues il y a cinq ans, d’autres pourraient se jouer serré.
  • Mélenchon, Dupond-Moretti, Moudenc, les camps rivaux ont mobilisé leurs personnalités pour faire pencher la balance et personne n’a fait dans la dentelle.

Poids lourds et anathèmes. Voilà qui pourrait résumer l’entre-deux-tours des législatives à Toulouse et en Haute-Garonne. Dans un paysage politique où la majorité présidentielle était presque hégémonique avant le scrutin – avec neuf députés sur dix – la Nupes a réussi son premier pari de se qualifier partout pour le second tour.

A l’exception de la 8e circonscription du Comminges où le député socialiste sortant Joël Aviragnet aborde un bras de fer, inédit dans le département, avec le candidat RN Loïc Delchard, tous les duels verront s’affronter Ensemble ! et la Nupes

Des macronistes menacés

Et des bascules sont possibles. Certains candidats de gauche sont en ballottage favorable dans les circonscriptions urbaines de Toulouse. C’est le cas du sociologue Hadrien Clouet qui a dix points d’avance sur Pierre Baudis dans la première, d’Anne Stambach-Terrenoir largement devant le sortant Jean-Luc Lagleize (Modem-Ensemble !) dans le 2e, ou de François Piquemal qui a fait le double du score de sa rivale Marie-Claire Contans dans la 9e. Ailleurs, le suspense est encore plus au rendez-vous. D’où la mobilisation des deux camps en mode bulldozer. Pour la Nupes, c’est Jean-Luc Mélenchon en personne qui mardi a choisi de venir galvaniser les troupes à Toulouse, y poursuivant son duel à distance avec le Président de la République, en lâchant le fameux « son bateau coule et il prend l’avion ».

La « chienlit » et le coup de main du maire de Toulouse

Mais Ensemble ! n’est pas en reste. François Bayrou est venu faire un tour et jeudi Eric Dupond-Moretti a promis carrément « la chienlit » en cas de victoire de la coalition de gauche, en droite ligne d’une stratégie de diabolisation abondamment reprise par les candidats. Car, même dans les circonscriptions où la majorité présidentielle est très menacée, le réservoir de voix, et notamment celles de la droite républicaine, est à portée de bulletins.

Et dans ce contexte, la sortie du bois du maire LR de Toulouse n’est pas anodine. Jean-Luc Moudenc a apporté son soutien à de nombreux candidats Ensemble !, en particulier à Pierre Baudis, le fils de son prédécesseur, qu’il « connaît depuis longtemps » et avec qui il est sûr de pouvoir travailler facilement. Mais il a aussi mis en garde contre l’ensemble des candidats Nupes. « Un jour ça s’appelle Archipel, le lendemain Nupes… A la fin qui tient tout ça ? C’est LFI. Une fois élus, ça éclate, c’est un calcul électoral avec des désaccords sur le fond. S’il y a beaucoup de députés insoumis, je ne donne pas six mois à ce gouvernement pour tenir », dit-il. « Ils durcissent le ton et caricaturent, c’est le signe qu’ils s’inquiètent, commente Frédéric Borras, le coordinateur de la Nupes 31. Nous, on a levé l’espoir dans ce pays ».

Les deux camps continuent sur le terrain à mobiliser les abstentionnistes du premier tour. Les jeunes sont courtisés mais Ensemble ! a aussi remarqué que des voix macronistes du premier tour de la présidentielle ont manqué à l’appel dimanche dernier.

Les duels du second tour

1e circo : Hadrien Clouet de la Nupes (39,79%) face à Pierre Baudis (Ensemble ! 28,05%) - 2e circo : Anne Stambach-Terrenoir de la Nupes (37,25%) face au sortant Ensemble ! Jean-Luc Lagleize (26,81 %) - 3e circo : Agathe Roby (Nupes – 31,6%) face à la députée sortante E Corinne Vignon (29,27%) - 4e circo : François Piquemal (Nupes - 46,54%) face à Marie-Claire Constans d’Ensemble ! (23,59%) - 5e circo : Jean-François Portarrieu (sortant Ensemble! - 28,91%) affronte Sylvie Espagnolle (Nupes – 27,85%) - 6e circo : Monique Iborra (sortante Ensemble! 30,27%) face à Fabien Jouvé (Nupes – 29,39%) - 7e circo : Christophe Bex (Nupes – 30,68%) face à Elisabeth Toutut-Picard (sortante Ensembl ! 26, 53%) - 8e circo: Joël Aviragnet (Nupes sortant - 28,67 %) face à Loic Delchard (RN- 21,84%) - 9e circonscription : Christine Arrighi (Nupes - 39,77%) face à Sandrine Mörch (sortante Ensemble! 25,25%) - 10e circo : Alice Assier (Nupes - 33,16%) face à Dominique Faure (Ensemble! - 30,08%).