COALITIONRefus des partenaires de LFI de former un groupe unique Nupes à l’Assemblée

Résultats Législatives 2022 : Les partenaires de LFI refusent l’offre de Mélenchon d’un groupe unique Nupes à l’Assemblée

COALITIONPS, EELV et PCF ont rejeté une alliance Nupes au Palais-Bourbon, les communistes arguant qu’avec des groupes distincts « pour la gauche ce sera du temps de parole en plus »
De gauche à droite : Julien Bayou (EELV), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Adrien Quatennens (LFI), Ian Brossat (PCF) et Olivier Faure (PS), à Paris le 30 mai 2022.
De gauche à droite : Julien Bayou (EELV), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Adrien Quatennens (LFI), Ian Brossat (PCF) et Olivier Faure (PS), à Paris le 30 mai 2022. - Chang Martin/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La gauche ne se dirige finalement pas vers l’union totale à l’Assemblée nationale. Alors que Jean-Luc Mélenchon a proposé lundi que LFI, PS, EELV et PCF forment un groupe unique au Palais-Bourbon, le refus a été net de la part de ses partenaires.

Selon un décompte qui inclut les députés d’Outre-mer, mais sans préjuger du choix des dissidents socialistes et de plusieurs élus divers gauche, la Nupes devrait avoir au moins 150 représentants dans l’hémicycle.

Le chef de file des Insoumis a fait l’unanimité contre lui à l’occasion d’une sortie soudaine et, selon son entourage, non prévue. Devant le siège de LFI à Paris, il a proposé que la Nupes se constitue « comme un seul groupe », inquiet de l’éventualité de voir le RN et ses 89 députés incarner l’opposition. Il a toutefois expliqué qu’il s’agissait d’une « proposition, pas d’une injonction ».

« Il n’a jamais été question d’un groupe unique »

La réponse ne s’est pas fait attendre. Non seulement la cheffe des députés PS sortante Valérie Rabault, peu enthousiaste sur la Nupes, mais également le porte-parole du PS Pierre Jouvet, cheville ouvrière de l’accord, ont opposé un refus franc. « Il n’a jamais été question d’un groupe unique. Il y aura un groupe socialiste à l’Assemblée nationale », a déclaré ce dernier.

Le chef d’EELV Julien Bayou s’est voulu diplomate mais ferme : « On est complémentaires et nos forces seront plus efficaces à l’Assemblée nationale si nous existons grâce à quatre groupes plutôt qu’un seul ». Même son de cloche chez les communistes et leur chef Fabien Roussel : « Pour la gauche ce sera du temps de parole en plus et plus de droit de tirage (commissions d’enquête, niches parlementaires) ».

Jean-Luc Mélenchon est toutefois conscient de marcher sur des œufs, ménageant une porte de sortie : « Naturellement je m’en remettrai à ce que décideront les groupes ». Mathilde Panot, présidente du groupe des députés LFI sortants, a en outre fait une nouvelle offre pour ce groupe unique : « ll nous faut en trouver collectivement les conditions : je suis favorable à une présidence tournante et à un maintien des délégations par formation politique ».

Les resultats constituent « une forme de déception »

Cet épisode intervient alors que les différents partis de gauche en sont encore à encaisser la relative déception des résultats du second tour. « On espérait diriger le pays […], il y a une forme de déception », a reconnu Paul Vannier, responsable des élections à LFI et élu dans le Val-d’Oise. Non seulement Jean-Luc Mélenchon n’est pas Premier ministre, mais le résultat Nupes est sous les espérances de nombreux cadres qui, en privé, tablaient jusqu’à 200 députés.

Les socialistes peuvent quant à eux envisager une trentaine de députés. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, éprouve un « sentiment mêlé, la joie d’avoir réussi avec ce rassemblement, mais la déception car on s’était pris à croire à une victoire de la gauche ». Avec 23 députés, les écologistes peuvent aussi être satisfaits. C’est « le plus grand groupe écologiste de l’Histoire à l’Assemblée nationale », a déclaré Julien Bayou. Avoir 15 députés pour former un groupe s’annonce par contre plus tendu pour le PCF qui, avec ses 12 élus, devra convaincre des élus d’Outre-mer ou de Corse de le rejoindre.