INVESTIGATIONSDes accusations de violences racistes à Bordeaux

Bordeaux : Des accusations de violences racistes à Saint-Michel

INVESTIGATIONSDans la nuit de vendredi à samedi, un goupe d’une dizaine de personnes s’en serait pris à des riverains et passants du quartier populaire Saint-Michel, une enquête a été ouverte
Le quartier Saint-Michel à Bordeaux
Le quartier Saint-Michel à Bordeaux - Mickaël Bosredon/20Minutes / 20 Minutes
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Des injures et violences racistes auraient été perpétrées dans le quartier Saint Michel, dans la nuit de vendredi à samedi.
  • La ligue des droits de l’Homme et SOS racisme estiment que le groupuscule d’extrême droite Bordeaux nationaliste est en cause, tandis que le Parquet rappelle que ce sera à l'enquête de l'établir.
  • La ville de Bordeaux pointe une multiplication d’actes identitaires sur la ville, ces derniers temps.

La police nationale confirme qu’une enquête a été ouverte après que de nombreux faits de violences lui ont été signalés dans la nuit de vendredi à samedi, dans le quartier populaire de Saint-Michel à Bordeaux.

Elle a été appelée à 2h16 par un particulier qui a signalé une rixe rue des Menuts. « A 2h29, quatre équipages de police se présentaient sur les lieux. Il n’y avait plus personne de présent à l’endroit supposé des faits », rapporte le parquet de Bordeaux.

Une enquête pour coups et blessures volontaires

Des photos et vidéos, postées sur les réseaux sociaux, sont analysées dans le cadre de ces investigations, et des témoins sont aussi entendus. Dans une des vidéos, un groupe d’une dizaine de personnes s’en prend à des passants et riverains, et l’un d’entre eux imite les cris d’un singe. On y voit aussi deux des personnes utiliser une barre de fer pour se frapper mutuellement.

« Le parquet a décidé d’ouvrir une enquête afin d’éviter la propagation d’informations erronées et partielles. Et ce, malgré l’absence de toute plainte, de tout signalement et de toute déposition spontanée de témoins directs des faits », a précisé le parquet de Bordeaux. Cette enquête a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique, du chef de coups et blessures volontaires avec arme, sans ITT.

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Dans un communiqué envoyé dimanche soir, l’association SOS racisme Gironde​ condamne ce qu’elle qualifie de « ratonnade », et met en cause le groupuscule d’extrême droite « Bordeaux Nationaliste ». « Selon nos informations, plusieurs riverains, passants et victimes ont témoigné avoir entendu les agresseurs scander des chants, des slogans racistes et la mention "Bordeaux Nationaliste" ». Le parquet rappelle que c’est l’enquête qui établira si des injures racistes, islamophobes ou homophobes ont été prononcées, comme le véhiculent certains propos en ligne.

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« Quelques jours avant, la Marche des fiertés a subi les injures homophobes avec une banderole dénonçant "la folie LGBT", et des agressions de participants qui pourraient être le fait d’autres groupes d’extrême droite », avance de son côté la ligue des droits de l’homme dans un communiqué. « Pour l’heure, contrairement à ce qui a pu être avancé ici ou là, aucun élément ne milite en un lien qui existerait entre ces faits et ceux commis lors de la Marche des Libertés la semaine dernière », nuance le parquet.

Multiplication d’actes identitaires

Olivier Escots, adjoint au maire de Bordeaux chargé du handicap et de la lutte contre toutes les discriminations, réagit en pointant une série de faits inquiétants. « On voit qu’il y a des groupes qui sont actifs sur Bordeaux ces derniers temps : les faits de ce week-end à Saint-Michel, pour lesquels une enquête est en cours, les dégradations régulières des passages arcs-en-ciel, les événements pendant la marche des fiertés le 12 juin, la plaque explicative sur la traite négrière qui a été dégradée, égrène-t-il. Il y a des sujets qui gênent une certaine frange de la population qu’on peut qualifier d’identitaire et d’extrême droite et qui provoque ce genre d’actes. »

Les récentes dégradations des passages arc-en-ciel ont consisté à les recouvrir de drapeaux français ou de fleurs de lys, « des marqueurs identitaires, nationalistes et royalistes », pointe l’adjoint. Des enquêtes sont en cours sur les faits survenus à Saint-Michel, mais aussi sur ceux intervenus pendant la Marche des fiertés, après de nouvelles plaintes.