Essai Lotus Emira : Une sportive magique pour dire adieu au moteur thermique

Auto•L’Emira est la toute dernière voiture à moteur thermique du mythique constructeur anglais, et tout a été mis en œuvre pour en faire un succès. Au vu de l’épaisseur du carnet de commandes, le but semble être atteint.

Stéphane Lémeret

Publié le 19/07/2022 à 15h25 • Mis à jour le 19/07/2022 à 20h28

Avec une capacité de production de 20 voitures par jour, l’usine de Hethel tourne à plein régime pour satisfaire une clientèle emballée par cette Emira qui fait tourner les têtes. Il faut dire qu'après les jolies mais austères Elise et Exige, l’Emira se veut plus utilisable au quotidien, avec un soin apporté à l’habitacle, aux petits détails pratiques, sans pour cela perdre l'essentiel de ce qui fait une Lotus : le plaisir de conduire.

Sportive mais confortable

L'Emira, c'est d'abord une ligne pure, sans appendice aérodynamique, qui séduit au premier coup d’œil. Le traitement de l’habitacle est lui aussi nouveau pour la marque, qui propose plusieurs niveaux de finition très soignés, et se soucie surtout du confort : porte-gobelet, espaces de rangement, instrumentation numérique (2 écrans de 10 et 12 pouces), système « keyless », cruise-control, capteur de pluie, rétros électriques, aide au parking … Bref, de quoi rendre l'Emira très utilisable au quotidien. D’autant que sièges et volant sont réglables en hauteur et en profondeur, permettant à chacun de trouver une très chouette position de conduite. Ca change du simple réglage "avant-arrière" du siège de l'Elise !

Mais tout ce confort à un prix… Depuis sa création, l'obsession majeure de Lotus est le poids. Or avec tout ce confort, l'Emira accuse entre 1.405 et 1.435 kg à la pesée, selon le moteur. Soit près de 300 kg de plus qu’une Alpine A110 (moins puissante), et le même poids qu'une Porsche 718 GTS 4.0, les deux concurrentes principales. Mais soit.

Plaisir pur

Pour l'Emira, Lotus propose deux moteurs : le 3,5 litres V6 turbo 400 ch d’origine Toyota (moteur de la Supra, déjà présent sur l’Exige et l’Evora), et le 4 cylindres 2 litres turbo 360 ch d’origine Mercedes-AMG. On peut aussi opter pour un châssis "Touring", et un "Sport", plus radical et indiqué pour qui se rend régulièrement sur circuit. C'est une version Touring que nous avons pris en main tant sur route que sur circuit. Le premier constat est le confort de route de la voiture. Sur les petites routes souvent étroites et inégales du Norfolk, au nord-est de Londres, l’Emira se montre docile et confortable. Le V6 est agréable, très « civil », et son couple disponible dès les bas régimes permet de ne pas trop jouer du levier de vitesse. Le « toucher de route » est typiquement Lotus, avec un train avant très précis mais qui transmet toutes les informations de la route au conducteur, obligeant celui-ci à de fréquentes « mini » corrections au volant. Mais globalement, on se met vite à envisager un long déplacement à deux sans appréhension, tant l’Emira est facile à vivre.

Sur circuit et quand tout est en mode Sport, changement de personnalité. Le moteur est plus sonore, le freinage est puissant et endurant, et l'Emira est redoutable d'efficacité. Il faut vraiment brusquer la voiture pour que le train arrière s’avoue vaincu et autorise une légère dérive. Rien que du plaisir !