Rhône : Des ventilateurs géants pour rafraîchir les vaches des Monts du Lyonnais

Les vaches du troupeau de Nicolas Joannon, à Saint-Martin-en-Haut (Rhône), suffoquent. À 780 mètres d’altitude, la température caniculaire de 34 °C est très élevée pour des animaux qui souffrent à partir de 22 °C. Pour les ménager, cet éleveur a fait installer en 2020 deux ventilateurs géants, de 4,5 mètres de diamètre, au-dessus des logettes de son troupeau. Les pales se mettent automatiquement à tourner en fonction de la température. Plus la chaleur augmente, plus elles accélèrent.

Un investissement de 9.000 euros que l’exploitant, à la tête de 45 hectares, ne regrette pas aujourd’hui. Ses animaux ont retrouvé du peps « depuis qu’il y a les ventilos », assure-t-il à l’AFP. « Par l’évolution du climat, les éleveurs sont en perpétuelle adaptation, explique-t-il. Lors de hausses de températures, les animaux sont en stress thermique et ont tendance à moins s’alimenter, et à produire un peu moins de lait. »

Une perte de deux litres de lait par jour

« Si on les met dans de bonnes conditions pour passer ces événements-là, tout de suite après l’épisode caniculaire, les animaux vont retrouver leur niveau de performance initial et continuer à produire un lait de qualité pour les consommateurs », assure l’exploitant.

Les vaches laitières sont très sensibles aux températures. Dès 22 °C et 50 % d’hygrométrie, elles accumulent de la chaleur dans leur organisme avec un impact sur la production de lait. Celle-ci, qui se situe en moyenne entre 28 et 38 litres par jour par vache, est évaluée à une perte de 2 litres par vache.

Une mesure loin d’être suffisante

Ces dispositifs doivent cependant venir « en appoint » de « bonnes pratiques » : « les éleveurs doivent privilégier une alimentation en soirée ou encore l’ajout d’abreuvoirs supplémentaires », puisque les vaches peuvent boire jusqu’à 180 litres d’eau par jour, explique Alexandre Batia, responsable ventilation à Rhône Conseil Élevage.

« C’était jusque-là une problématique plutôt des régions du sud, mais aujourd’hui, on se rend compte que même dans les Hauts-de-France ou le Finistère, on a des températures qui montent très fortement », observe de son côté Bertrand Fagoo, chef de projet à l’institut français de l’élevage (Idele).

Pour cet expert, l’installation de ventilateurs est un « facteur secondaire d’amélioration », qui doit intervenir après avoir ouvert le bâtiment et apporté davantage d’ombre. « Il ne faut pas brasser de l’air chaud et vicié dans une enceinte fermée », insiste le chercheur.