AutoEssai Renault Mégane E-Tech : Oui au 100 % électrique !

Essai Renault Mégane E-Tech : Oui au 100 % électrique !

AutoRenault et l’électricité, c’est déjà une longue histoire, faite de 10 ans d’expérience et de 10 milliards de kilomètres parcourus par 400.000 véhicules. Leader du marché de l’électrique en Europe, la marque poursuit sa « Renaulution » avec la Mégane E-Tech.
Renault Megane E-Tech
Renault Megane E-Tech - DR / DR
Stéphane Lémeret

Stéphane Lémeret

La Mégane E-Tech est le premier modèle à adopter les nouveaux canons stylistiques de la marque, ainsi que le nouveau logo. Elle témoigne aussi de la volonté de Renault d’asseoir sa réputation dans le segment des familiales compactes électriques. Car oui, la Mégane E-Tech n’existe qu’en version « à batterie ». Prudent, Renault continue cependant (pendant un certain temps du moins) à commercialiser « l’ancienne » Mégane en versions essence, Diesel ou hybride rechargeable.

A bord

Quand on découvre la Mégane E-Tech pour la première fois, on est tout d’abord surpris par sa relative compacité. Sa longueur ne dépasse en effet pas les 4,20 m. La Mégane E-Tech souhaiterait-elle mettre un terme à l’inflation dimensionnelle qui caractérise aujourd’hui tellement de modèles ?

D’emblée, la modernité de la planche de bord n’est pas pour nous déplaire. Certains éléments toutefois, semblent très inspirés de grandes marques allemandes. C’est le cas du volant « carré », initialement découvert dans la BMW iX, et du sélecteur de vitesses sur la colonne de direction, une solution prisée par Mercedes. Le hic, c’est que dans la Renault, la commande d’essuie-glace est juste en dessous. A plusieurs reprises donc, nous nous sommes surpris à engager les essuie-glaces alors que nous voulions passer la marche arrière. On finit cependant par s’y faire.

Dans un premier temps, si la position de conduite nous semble très bonne, avec une assise basse et une grande amplitude de réglage en profondeur du volant, au fil du temps, un détail nous chagrine : l’accélérateur est trop proche du plancher. On est donc obligé de conduire avec le pied droit assez incliné, ce qui finit par générer une gêne au niveau du talon.

Renault Megane E-Tech
Renault Megane E-Tech - DR

Pour le reste, les matériaux (recyclés à 100 % pour les versions Techno et Equilibre) présentent bien à l’œil et les rangements s’avèrent suffisants. On appréciera aussi le petit réceptacle pour le smartphone (avec recharge par induction) ainsi que la présence d’une platine de réglages pour la climatisation. Comme à l’accoutumée chez Renault, l’architecture des menus des diverses fonctions est claire, ce qui fait qu’on ne cherche jamais très longtemps son chemin.

Les places arrière ne sont pas particulièrement spacieuses, et si les sièges avant sont réglés au plus bas, il n’est plus possible de glisser ses pieds par-dessous. Présentant un honnête volume de 440 litres, le coffre souffre d’une très importante différence de hauteur entre le seuil d’accès et le plancher. Gare aux tours de reins. Un espace de 32 litres permet de ranger le câble de recharge. On aurait préféré un petit coffre à l’avant, mais bon…

Sur la route

Renault propose la Mégane E-Tech en plusieurs variantes. La version de base dispose d’un moteur de 130 ch et 250 Nm associé à une batterie de 40 kWh (300 km d’autonomie WLTP). Deux types de chargeur interne sont prévus : Standard charge (de 2,3 à 7 kW) et Boost charge (de 2,3 à 22 kW ou 85 kW en courant continu). Ce même moteur peut aussi fonctionner en combinaison avec une batterie de 60 kWh (470 km d’autonomie) et deux chargeurs au choix (de 2,3 à 7 ou 22 kW ou 130 kW en courant continu), mais avec des appellations différentes : Super charge et Optimum charge. Nous disposions pour cet essai du moteur le plus puissant (218 ch et 300 Nm) d’office associée à la grosse batterie (450 km d’autonomie) et ici aussi avec le choix de la puissance des chargeurs. Compliqué tout ça !

Renault Megane E-Tech
Renault Megane E-Tech - DR

Ce moteur donne évidemment entière satisfaction en termes de performances, avec notamment des accélérations assez efficaces (0 à 100 km/h en 7,4 s). En matière de confort, malgré les grandes roues de 20 pouces, l’amortissement nous a agréablement surpris par ses aptitudes au filtrage des petites irrégularités. Côté comportement, la masse de près de 1,8 tonne ne se ressent pas du tout. Il faut dire que le paramétrage de la direction assistée confère beaucoup de dynamisme au train avant. Trop à notre goût pour une voiture à vocation familiale, comprenez que nous aurions préféré un volant doté d’un niveau de commande plus calme.

Budget

Renault annonce une consommation moyenne de 16,1 kWh/100 km. Au terme d’une semaine d’essai, nous avons enregistré 15,6 kWh/100 km. Il est vrai que nous avons constamment cherché à utiliser au mieux la fonction roue libre permettant à la voiture de continuer sur sa lancée sans rien consommer, tout en gérant la régénération de l’énergie à la décélération avec la pédale de frein.

L’intensité de la régénération peut aussi être modulée via les palettes au volant, mais même en choisissant l’intensité maximale, la Mégane E-Tech ne peut pas se conduire à une pédale. Par défaut (au démarrage), la décélération au lever de pied correspond au frein moteur d’une voiture classique.

Renault Megane E-Tech
Renault Megane E-Tech - DR

Trois niveaux de finition sont prévus. Nous disposions d’un modèle Techno, le second niveau, avec de série la climatisation automatique, le chargeur de smartphone à induction, le purificateur d’air, les phares LED directionnels, le volant et les sièges chauffants à l’avant, le système multimédia openR link avec navigation et services connectés. Avec ses options, notre modèle revenait à 49.490 €. L’entrée de gamme est affichée à 37.200 €.

Conclusion

Assurément, la Mégane E-Tech possède de solides arguments. Séduisante esthétiquement, elle propose un habitacle accueillant (bien que ses places arrière ne soient pas particulièrement spacieuses) et dispose d’un équipement de série complet. Elle est également honnêtement positionnée par rapport à ses rivales en termes de prix. Dans sa version la plus puissante, le plaisir de conduire est aussi au rendez-vous avec en sus, une consommation bien maîtrisée. Dommage que le réglage trop vif de sa direction soit à la limite de la caricature.