REPORTAGEAu Pilat, la terre des campings ravagés par les flammes fume encore

Adieu bungalows et apéros… Ambiance apocalyptique dans les campings du Pilat

REPORTAGELes efforts des pompiers n’auront pas suffi à protéger les sites touristiques de la dune du Pilat, en Gironde, désormais à l’état de ruines encore fumantes
Les 480 emplacements du camping des Flots Bleus ont été ravagés par les flammes.
Les 480 emplacements du camping des Flots Bleus ont été ravagés par les flammes. - Richard Monteil / 20 Minutes
Richard Monteil

Richard Monteil

L'essentiel

  • Depuis huit jours, les incendies monstres de la Teste-de-Buch et de Landiras embrasent la Gironde.
  • La préfète Fabienne Buccio a salué ce mardi soir une journée d'« accalmie » dans la progression des deux incendies qui ravagent depuis une semaine le département, où un peu plus de 20.000 hectares de forêts ont brûlé, dont 7.000 à La Teste-de-Buch.
  • Le président Emmanuel Macron a annoncé se rendre sur place mercredi.

Les pompiers ont cru pouvoir les sauver, ces pauvres campings, adossés à la dune du Pilat, à La Teste-de-Buch (Gironde). Mais les flammes ont eu raison d’eux. « 90 % des campings du Pilat ont brûlé », a annoncé la préfète du département, Fabienne Buccio, lundi soir.

Parmi ces cinq sites touristiques dévastés, les célèbres Flots Bleus, rendus célèbres par Frank Dubosc dans la trilogie « Camping ». L’établissement s’étonne de voir le bon état de l’entrée, de certains bâtiments et de l’enseigne mythique toujours debout, mais « l’intérieur du camping a été presque entièrement détruit par la violence de l’incendie ».

« On avait gagné une bataille avec ce camping, s’émeut Sébastien Castel, commandant adjoint des pompiers de Gironde. La première attaque du feu a été repoussée dans le week-end. Mais la deuxième, lundi, a eu raison du site », à cause du pic de chaleur (plus de 40 degrés) et du vent, fort et tournant et ce jour-là.

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Bungalows, jouets et restes d’apéros calcinés

Aucune victime n’est à déplorer sur le département. Les 6.000 occupants des campings avaient été évacués mercredi 13 juillet. Depuis, les sapeurs-pompiers se sont échinés à les protéger dans le respect de leur logique opérationnel : « D’abord les personnes, puis les biens, et enfin l’environnement », explique Sébastien Castel.

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Le camping des Flots Bleus et celui de La Forêt du Pilat déclinent des paysages de désolation. La terre, encore chaude et fumante, est parsemée de restes carbonisés des accessoires indispensables pour un bel été, abandonnés dans la précipitation.

Le camping des Flots Bleus et les quatre autres adossés à la dune du Pilat ont été évacués avant d'être ravagés par les flammes lundi 18 juillet.
Le camping des Flots Bleus et les quatre autres adossés à la dune du Pilat ont été évacués avant d'être ravagés par les flammes lundi 18 juillet. - Richard Monteil

Ici, des chaises en lambeaux, là une table de ping-pong couverte de cendre, là-bas, de la vaisselle, quelques vivres et un petit vélo blanc dont les roues fondues et le cadre noirci témoignent de la puissance de la fournaise passée par ici. Les murs et les fondations de la plupart des bungalows sont partis en fumée, ne laissant sur place que la tôle des toitures torturées par les flammes et quelques débris plus ou moins reconnaissables : bombonnes de gaz, restes d’apéros, jouets d’enfants.

De rares arbres et installations de camping demeurent intacts, le feu étant passé à toute allure d'un élément à l'autre, poussé par le vent.
De rares arbres et installations de camping demeurent intacts, le feu étant passé à toute allure d'un élément à l'autre, poussé par le vent. - Richard Monteil

La « guérilla » contre les flammes continue

Après huit jours de lutte, les soldats du feu ne sont pas au bout de leur peine. Le préfet d’Arcachon, Ronan Léaustic a évoqué une « présence pied à pied » de ses équipes. Les pompiers mènent une « guérilla » selon l’expression du colonel Fabrice Haulas, chef du groupement territorial Sud-Ouest des pompiers, car « dès lors que nous avons une interface forêt-habitat assez ténue, il faut aller maison par maison, quartier par quartier ».

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Ce mardi, en fin d’après-midi, les feux étaient maîtrisés dans le secteur, malgré quelques volutes de fumées s’échappant de débris et la combustion de quelques souches d’arbre dans la forêt environnante. Les gens d’ici n’attendent plus Patrick. Non. Ce qu’ils attendent, c’est le retour de la pluie.