FAKE OFFUne maternité ou un centre militaire bombardé à Vinnytsia ? Prudence

Guerre en Ukraine : Une maternité ou un centre militaire bombardé à Vinnytsia ? Prudence

FAKE OFFRien ne permet d’affirmer la présence de regroupements militaires sur place, mais une maternité se trouve bien à quelques centaines de mètres du lieu des explosions
Le bombardement de cette ville très éloignée du front a ému la communauté internationale
Le bombardement de cette ville très éloignée du front a ému la communauté internationale - Efrem Lukatsky/AP/SIPA / Pixpalace
Maïwenn Furic

Maïwenn Furic

L'essentiel

  • Alors que les combats ont débuté il y a presque six mois en Ukraine, de nouvelles villes sont la cible de bombardements. C’est notamment le cas de Vinytsia, pourtant à plus de 700 km du Donbass.
  • Le 14 juillet, plusieurs missiles ont causé la mort d’une vingtaine de personnes, et fait une centaine de blessés.
  • Sur les réseaux sociaux certains affirment qu’il s’agissait du bombardement de civils dans un hôpital, d’autres d’un centre d’hébergement de militaires. Qu’en est-il vraiment ? 20 Minutes fait le point.

Après plus de 140 jours de guerre, Vinnytsia est l’un des nouveaux théâtres de la guerre en Ukraine. Plus de 700 km à l’ouest du Donbass, les missiles pleuvent et les décès à déplorer se multiplient. Sur les réseaux sociaux, les Russes sont accusés d’y avoir bombardé une maternité et un centre médical, tuant et blessant ainsi des civils. « Il y a de nombreux morts, dont des enfants et des malades », affirme un internaute. Un autre s’indigne : « Les Russes s’en prennent aux plus vulnérables, sans défense. »

Le président Volodymyr Zelensky dénonce « un acte ouvert de terrorisme » : « Chaque jour, la Russie tue des civils, tue des enfants ukrainiens, tire des missiles sur des cibles civiles où il n’y a rien de militaire. »

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Pour d’autres internautes, il s’agissait d’une maison des officiers transformée en centre d’hébergement militaire temporaire. « La Russie n’attaque que des combattants, il ne faut pas croire la propagande ukrainienne », lance un autre. Qu’en est-il vraiment du lieu bombardé à Vinnytsia ? 20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

La ville de Vinnystia, pourtant loin du front, a bel et bien été la cible de tirs ce jeudi 14 juillet. Comme le montrent les différentes vidéos tournées sur place, l’impact a entraîné une forte explosion et dégagé une importante fumée noire au-dessus de la ville. Sur dix étages, les fenêtres d’un important immeuble ont été soufflées par le blast.

Selon les autorités ukrainiennes, le bilan est d’au moins 23 morts dont trois enfants et plus d’une centaine de blessés. Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne a déclaré que ces missiles ont été tirés depuis la mer Noire. Les autorités ont annoncé que « trois missiles » ont touché le parking et un immeuble commercial du centre de la ville, abritant des bureaux et de petits commerces.

Grâce aux vidéos tournées peu après les faits, il est possible de retrouver la place en question, reconnaissable au petit avion, monument en l’honneur des forces aériennes, et au grand immeuble dont les fenêtres ont été soufflées. Ce dernier est effectivement un centre commercial, abritant notamment plusieurs banques. Au fond de cette place se trouve également le Budynok Ofitseriv, une salle qui accueille notamment des concerts, également appelée House of Officer’s, d’où l’accusation du bombardement d’une maison d’officiers.

Une maternité à proximité

Le ministère russe de la Défense, cité sur Telegram par la rédactrice en chef du groupe de médias public Rossia Segodnya, Margarita Simonian, a affirmé avoir visé à Vinnytsia « la Maison des officiers, où des nationalistes avaient été déployés ». Mais rien ne permet de confirmer ce point pour le moment. Un responsable américain de la défense a assuré, sous le couvert de l’anonymat : « Je n’ai pas d’indication sur la présence d’une cible militaire à proximité. »

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Au sujet du bombardement d’un centre médical, la seconde maternité de la ville se trouve effectivement non loin du lieu du bombardement. Seulement trois minutes à pieds, et moins de 200 mètres séparent l’immeuble visible sur les vidéos et l’établissement de santé. Il est impossible de dire quel bâtiment était précisément visé par les bombardements, mais nombreux ont été endommagés, soit par l’explosion elle-même, soit par les incendies qui ont suivi.

Le président Volodymyr Zelensky a réclamé de nouveau la création d’un tribunal spécial ainsi que de nouvelles sanctions contre Moscou, estimant qu’il était « temps que le monde démocratique consacre tout cela dans des instruments légaux appropriés ». De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « atterré », rappelant que l’organisation condamnait « toute attaque contre des civils ou des infrastructures civiles ».