ENQUETEUne expertise psychiatrique pour le meurtrier présumé de Shinzo Abe

Japon : Le suspect du meurtre de Shinzo Abe soumis à une expertise psychiatrique

ENQUETEL’ancien Premier ministre du Japon a été abattu le 8 juillet en plein meeting électoral avant les sénatoriales à Nara
Un jeune homme se recueille devant le portrait de Shinzo Abe, au Japon.
Un jeune homme se recueille devant le portrait de Shinzo Abe, au Japon. - Mihoko Owada/Sipa USA/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le but est de déterminer sa responsabilité pénale au moment du crime. L’homme accusé de l’assassinat par balles de l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 8 juillet dernier, va subir une expertise psychiatrique, ont rapporté samedi plusieurs médias. Tetsuya Yamagami, 41 ans, avait été arrêté juste après avoir tiré à deux reprises, à l’aide d’une arme de sa fabrication, sur Shinzo Abe en plein meeting électoral avant les sénatoriales à Nara, dans l’ouest du Japon.

Selon la police, il a déclaré avoir tué Shinzo Abe parce qu’il pensait que l’ancien Premier ministre avait des liens avec « une certaine organisation », que les médias nippons ont identifiée comme étant l’Eglise de l’Unification, ou « secte Moon ». La mère du suspect était membre de cette organisation religieuse.

Un examen de plusieurs mois

Vendredi, le tribunal du district de Nara a approuvé une requête des procureurs pour que Tetsuya Yamagami soit soumis à un examen psychiatrique qui devrait durer jusqu’à fin novembre, ont indiqué samedi le quotidien Asahi Shimbun et d’autres médias locaux, citant des sources proches de l’enquête. L’interrogatoire du suspect sera interrompu pendant cette période, ont précisé ces médias. Au Japon, un suspect peut être placé en garde à vue et interrogé par la police pendant une durée de 23 jours sans être formellement inculpé.

Toujours selon les médias, cet examen psychiatrique permettra aux procureurs de déterminer si le meurtrier présumé est ou non pénalement responsable de ses actes, avant de décider s’ils présentent des accusations contre lui. Le bureau du procureur et le tribunal n’étaient pas joignables samedi pour confirmer ces informations de presse.

Après sa démission à l’été 2020 pour des raisons de santé, Shinzo Abe était resté très influent au sein du Parti libéral-démocrate, la formation de la droite nationaliste au pouvoir au Japon, en tant que chef de facto de sa principale faction parlementaire. Mais il était loin de faire l’unanimité au Japon, avec ses vues ultra-nationalistes et son parcours politique émaillé de nombreux scandales de clientélisme.