ADIEU MONSIEUR LE PROFESSEURIl faut mieux affecter les enseignants de l’Education nationale

Education : Des améliorations nécessaires sur l’affectation des enseignants pour éviter une pénurie de profs

ADIEU MONSIEUR LE PROFESSEURDes améliorations sont à prévoir dans l’Education nationale pour mieux attirer les nouveaux enseignants et veiller à une affectation juste, sans freiner la mobilité
Salle de classe de l'Ecole Elementaire
Salle de classe de l'Ecole Elementaire  - SYSPEO/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

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La pénurie des enseignants n’est pas une fatalité. Pour la médiatrice de l’Education nationale, Catherine Becchetti-Bizot, il existe des moyens de séduire de nouvelles candidatures et éviter les défections. « Si on veut garder les enseignants à leur poste, avoir des candidats motivés, ça n’est pas en les emprisonnant dans des académies qu’on va réussir à les retenir », explique-t-elle à l’AFP.

Les difficultés liées aux processus d’affectation et de mobilité représentent une part importante des saisines de la médiation par les personnels : « elles constituent 17 % de leurs réclamations, soit près de 600 saisines pour l’année 2021 (en léger recul par rapport à l’année précédente) », souligne le rapport dévoilé lundi.

Ce rapport fait écho à la pénurie de profs qui se profile à la rentrée prochaine, particulièrement en Ile-de-France, dans les écoles, collèges et lycées. Plus de 4.000 postes n’ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants. L’Education nationale va donc faire appel, encore plus cette année, à des enseignants contractuels. Mais selon la médiatrice, « il va falloir réfléchir à une évolution de ce statut, afin qu’il soit plus décent ».

Epanouissement au travail

Plus globalement, selon Catherine Becchetti-Bizot, « l’épanouissement au travail (et donc la motivation des professeurs) est lié à des facteurs multiples : lieu d’affectation, possibilité de mobilité, reconnaissance et avancement de carrière, et bien-être au travail ».

« Être éloigné ou séparé trop longtemps de son conjoint ou de ses enfants, ne pas pouvoir s’occuper d’un parent vieillissant ou handicapé (…) sont des sources renouvelées de souffrance et de démotivation pouvant avoir des répercussions dommageables sur la carrière des personnes (périodes de disponibilité, arrêts de travail à répétition, perte d’années de cotisation pour la retraite), mais aussi, à plus long terme, sur l’équilibre du système éducatif (manque d’attractivité, démissions) », poursuit le rapport. Or, « les modalités actuelles d’affectation des personnels constituent, dans bien des cas, un frein à une mobilité fonctionnelle ou géographique choisie », ajoute ce rapport.

Considération

Les plus affectés sont les personnels qui ont intégré l’Education nationale sur le tard, et qui « sont traités exactement comme des jeunes qui viennent de passer le concours », indique encore Catherine Becchetti-Bizot. « Leur ancienneté et leur situation familiale » ne sont pas intégrées dans le barème, constate la médiatrice.

Ainsi, le rapport recommande « de prendre davantage en considération les compétences acquises et les parcours antérieurs de ceux qui ont fait le vœu de rejoindre l’Education nationale, et surtout d’être en capacité de garder et de fidéliser ces personnels dont le parcours diversifié ne peut qu’enrichir leur nouvelle pratique professionnelle ».

Il préconise aussi de « mieux attirer les compétences et favoriser les mobilités entrantes », d'« identifier et valoriser des parcours d’enseignants avec des profils seniors et apporter une réponse à la problématique de leur recrutement ».

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