LÉGALITÉAcheter à moindre prix peut s’avérer plus coûteux que prévu

Contrefaçon : Pourquoi acheter à moindre prix peut s’avérer beaucoup plus coûteux que prévu

LÉGALITÉFléau économique, la contrefaçon est également source de risque pour qui se laisse tenter
À l'ère du web, il est simple de se procurer des articles contrefaits
À l'ère du web, il est simple de se procurer des articles contrefaits - iStock / City Presse / City_presse
J.P. pour 20 Minutes

J.P. pour 20 Minutes

Acheter un sac, une robe, un polo de sport ou encore une montre ressemblant à s’y méprendre à une marque de luxe, le tout à prix cassé, c’est forcément très tentant ! Et à l’ère du Web, il est aujourd’hui bien plus simple de se procurer ces articles contrefaits depuis son salon, plutôt que de les acheter dans la rue.

En effet, les vendeurs à la sauvette ne représentent plus que 20 % des canaux d’exposition selon une récente étude réalisée par UFC-Que Choisir. Tout le reste se déroule en ligne via des marketplaces, des sites Internet, des plateformes de ventes entre particuliers et bien sûr les réseaux sociaux.

Les jeunes sont d’ailleurs les premiers à mordre à l’hameçon, d’après un sondage de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (Euipo). Ainsi, 52 % des Européens (59 % en France) de 15 à 24 ans ont acheté un produit contrefait en 2022 ! Or, seuls 15 % des sondés affirment qu’il s’agissait d’un accident, qu’ils ne savaient pas que l’article était faux, tandis que 37 % (29 % dans l’Hexagone) avouent avoir agi en toute connaissance de cause…

Sans surprise, ces deux enquêtes montrent que l’habillement est la première cible de ce trafic, suivi par les chaussures. Articles de sport, maroquinerie, bijouterie-horlogerie, produits électroniques et marques d’hygiène beauté sont aussi concernés.

Textiles et chaussures sont les produits de contrefaçon les plus prisés
Textiles et chaussures sont les produits de contrefaçon les plus prisés - IStock / City Presse

Gare aux risques

Mais aussi tentantes qu’elles soient, ces pratiques sont illégales et pas sans risque pour les acheteurs ! Au même titre que le vendeur, le détenteur est en effet passible d’une peine lourde pouvant aller jusqu’à 300.000 € d’amende et trois ans de prison, selon le volume des marchandises en cause.

Il va sans dire que les sanctions sont bien moindres pour l’achat d’un seul sac ou d’une paire de chaussures imitant une marque mais vous n’êtes pas à l’abri d’une saisie par les douanes et d’une amende comprise entre une et deux fois la valeur de l’objet de la fraude ! Quelque 9,1 millions d’articles contrefaits ont ainsi été saisis en 2021. Et selon l’enquête d’UFC-Que Choisir, 24 % des acheteurs ont déclaré avoir payé des frais supplémentaires via les douanes, tandis que 12 % ont vu les colis tout bonnement saisis.


Notre dossier « CONTREFAÇON »

Par ailleurs, 22 % ont été déçus par les produits lors de leur utilisation. Pour autant, 76 % des sondés qui ont acheté volontairement de la contrefaçon pensent qu’ils ont « fait une bonne affaire », quand 60 % estiment que « cela ne cause pas réellement de préjudices aux sociétés concernées ». Le trafic n’est donc pas près de s’arrêter.