FATWAL’assaillant de Salman Rushdie félicité par la presse conservatrice en Iran

Iran : L'homme ayant poignardé Salman Rushdie félicité par la presse conservatrice

FATWAL’écrivain britannique est qualifié d'« apostat » voire de « diable » en Iran
Les médias iraniens félicitent l'agresseur de l'écrivain britannique.
Les médias iraniens félicitent l'agresseur de l'écrivain britannique. -  Vahid Salemi/AP/SIPA  / SIPA
Xavier Regnier

X.R. avec AFP

Dans la théocratie coranique très conservatrice qu’est l’Iran, les « Versets sataniques » de Salman Rushdie ont valu à son auteur une fatwa vieille de 30 ans. Alors quand l’écrivain britannique a été poignardé vendredi aux Etats-Unis, l’atmosphère n’était pas vraiment à la condamnation dans les principaux médias. « Bravo à cet homme courageux et conscient de son devoir qui a attaqué l’apostat et le vicieux Salman Rushdie », écrit le principal quotidien ultraconservateur iranien, Kayhan, dont le patron est nommé par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

« Baisons la main de celui qui a déchiré le cou de l’ennemi de Dieu avec un couteau », poursuit le texte. Salman Rushdie a été agressé au cou et à l’abdomen alors qu’il se tenait sur l’estrade d’un amphithéâtre d’un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l’Etat de New York. Selon son agent, il a été placé sous respirateur artificiel et pourrait perdre un œil.

« Le cou du diable frappé par un rasoir »

Le pouvoir iranien n’a pour le moment pas commenté officiellement la tentative d’assassinat sur l’intellectuel de 75 ans. Suivant la ligne officielle, l’ensemble des médias iraniens ont qualifié Salman Rushdie d'« apostat », à l’exception d’Etemad, journal réformateur. Le quotidien Iran, journal étatique, a estimé que « le cou du diable » avait été « frappé par un rasoir ».

« Je ne verserai pas de larmes pour un écrivain qui dénonce avec une haine et un mépris infinis les musulmans et l’islam », a écrit dans un tweet Mohammad Marandi, conseiller de l’équipe de négociateurs sur le dossier nucléaire. « Rushdie est un pion d’empire qui se pose en romancier postcolonial », a-t-il ajouté.

« N’est-il pas étrange que, alors que nous approchons d’un potentiel accord sur le nucléaire, les États-Unis prétendent qu’une attaque sur Bolton (ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche) était prévue… et que cela se produise ensuite », s’interroge-t-il.