VOITUREPasser son permis de conduire en vacances dans une petite ville, bon plan ?

Vacances : Passer son permis de conduire loin de chez soi, dans une petite ville, un bon plan ?

VOITUREPasser le permis de conduire dans une grande ville est souvent compliqué en raison des délais pour obtenir une place d'examen. D'où l'idée de tenter l'aventure loin de chez soi
Certains citadins décident de tenter leur chance dans une petite ville pour tenter d'obtenir le précieux sésame.
Certains citadins décident de tenter leur chance dans une petite ville pour tenter d'obtenir le précieux sésame.  - Canva / Canva
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

L'essentiel

  • Lassés d’attendre un créneau pour passer leur permis, des citadins de grandes agglomérations profitent de l’été pour tenter l’aventure dans une ville où les délais sont moins longs.
  • Ils s’inscrivent dans une auto-école sur leur lieu de villégiature pour effectuer toute ou partie de la formation et se présenter à l’examen. Ou en passent par un intermédiaire qui leur propose un séjour tout compris (transport, hébergement, formation et examen).
  • Une démarche alléchante, mais pas évidente à réaliser. Et contrairement aux idées reçues, décrocher le fameux sésame n’est pas forcément plus facile dans une petite ville.

Profiter des vacances d’été pour enfin obtenir son permis. Une stratégie vieille comme Hérode, mais qui est toujours opérée par certains Français. Notamment ceux qui habitent dans des grandes villes où la conduite est jugée difficile et où obtenir un créneau pour passer le permis est un vrai parcours du combattant. « Le délai d’attente est actuellement de quatre mois en moyenne », constate Bruno Garancher, président d’ECF.

D’où l’idée de mêler l’utile à l’agréable pendant les vacances. En s’inscrivant dans une auto-école sur leur lieu de villégiature pour effectuer toute ou partie de la formation et se présenter à l’examen. Ou en passant par un intermédiaire qui leur propose un séjour tout compris : transport, hébergement, heures de conduite et passage de l’examen. Car certaines plateformes ont noué des partenariats avec des auto-écoles dans des villes où il est plus facile d’obtenir un créneau pour l’examen. Elles proposent ainsi des séjours de 2 à 7 jours, en fonction des besoins de formation du candidat.

S’inscrire dans une auto-école sans intermédiaire

Ceux qui choisissent de s’inscrire sans intermédiaire, dans une auto-école sur leur lieu de vacances « sont généralement des jeunes qui séjournent dans une maison de famille », constate Sandra Carasco, présidente de l’Union nationale des indépendants de la conduite (Unic). Dans son auto-école de Sanguinet (Landes), elle en voit débarquer chaque été. Mais elle est parfois obligée de doucher leurs espoirs : « Cet été, j’ai eu 20 demandes de citadins qui voulaient prendre quelques heures de conduite et avoir une date d’examen. Mais je n’ai pu en prendre que quatre, car j’avais déjà beaucoup d’élèves inscrits et un peu moins de formateurs, certains étant partis en vacances », raconte-t-elle.

Un avis partagé par Bruno Garancher : « Les créneaux d’examens ne sont pas forcément beaucoup plus nombreux en province que dans les grandes villes. » Selon lui, pour éviter les déconvenues, il faut anticiper : « Un candidat doit se renseigner deux mois et demi avant de venir en vacances et obtenir une date d’examen ferme de la part de l’auto-école. » Coté finances, le pari est plutôt gagnant : « Le prix de l’heure de conduite est d’environ 20 euros moins cher que dans une grande ville », souligne Sandra Carasco.

Passer par un intermédiaire avec une formule tout compris

Mais certains préfèrent passer par un intermédiaire qui va leur organiser un programme sur mesure et leur assurer un passage d’examen dans les plus brefs délais. C’est ce que propose l’entreprise Merci Léon : « Nous avons noué des partenariats avec une centaine d’auto-écoles en France. Les candidats qui nous sollicitent prennent de 6 à 20 h de conduite avant d’être présentés à l’examen. Ils restent sur place de deux jours à une semaine », explique Eric Maillard, le PDG de l’entreprise.

Selon lui, la formation est optimisée : « car en province, la circulation étant moins dense, l’élève va rouler beaucoup plus que dans une grande ville où il passera plus de temps à l’arrêt dans les bouchons ». Une formule qui a un coût puisqu’il faut compter 999 euros pour un forfait de 6 heures de conduite, présentation à l’examen, transport et hébergement. A laquelle il faut aussi ajouter les frais de restauration.

« Les examinateurs sont souvent plus exigeants »

Si certains urbains tentent l’aventure du permis hors de leur région d’origine, c’est aussi parce qu’il pense que ce sera plus facile de l’obtenir. Car les pourcentages de réussite différents d’une région à une autre. Selon les chiffres de la Sécurité routière, en 2021, le taux de réussite pour le permis B était de 74,8 % en Vendée contre 46,2 % dans le Val-de-Marne.

Mais Bruno Garancher relativise ces chiffres : « Les élèves qui viennent de grandes agglomérations pensent souvent qu’il sera plus facile d’obtenir le permis dans une plus petite ville, car il y a moins de circulation. Mais ce n’est pas forcément vrai car les examinateurs sont souvent plus exigeants. » Et pour ceux qui viennent la fleur au fusil, le risque d’échec n’est pas mince, selon Sandra Carasco : « Circuler sur une route de campagne quand on n’a pas l’habitude, ce n’est pas évident. Il faut savoir dépasser un tracteur, conduire dans des rues très étroites dans les villages, respecter les très nombreux stops… » Alors pour ceux qui tenteront de décrocher le précieux sésame hors de leur contrée, mieux vaut ne pas croire au miracle et redoubler d’attention lors des leçons.