RECAP'Face à Pékin, Washington se rapproche toujours plus de Taipei

Tensions à Taïwan : Entre déclaration choc et accord avec Taipei, Washington titille toujours plus Pékin

RECAP'Ce jeudi 18 août, « 20 Minutes » fait le point du jour sur la crise ravivée par la venue de l’américaine Nancy Pelosi à Taïwan
Marion Pignot

Marion Pignot

L'essentiel

  • La Chine estime que Taïwan, peuplée d’environ 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
  • Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays. Alors même si des responsables américains se rendent fréquemment dans cette île, la Chine a jugé que la visite le 4 août dernier de Nancy Pelosi, l’un des plus hauts personnages de l’Etat américain, a été une provocation majeure.
  • Tous les soirs, 20 Minutes revient sur les tensions autour de Taïwan alors que l’armée chinoise mène les plus grands exercices militaires de son histoire dans cette zone, envoyant avions de chasse, navires de guerre, drones et tirant des missiles balistiques.

Vous avez raté les derniers événements concernant le regain de tension autour de Taïwan ? Pas de panique, 20 Minutes fait le point chaque jour, depuis la visite de Nancy Pelosi, numéro trois américaine et présidente de la Chambre des représentants, qui a largement refroidi les rapports entre la Chine et les Etats-Unis. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Où en sommes-nous ? La réponse ci-dessous :

Le fait du jour

Un degré de plus dans la provoc'. Ce jeudi, les Etats-Unis ont assuré s’attendre à ce que Pékin renforce dans les « semaines et mois » à venir sa « coercition » militaire, économique et diplomatique sur Taïwan. « Si notre politique n’a pas changé, ce qui a changé, c’est la coercition croissante de Pékin », a déclaré Daniel Kritenbrink lors d’une téléconférence avec les journalistes. Selon ce responsable pour l’Asie de l’Est au département d’Etat, les récents exercices chinois menés dans les airs et les eaux du détroit de Taïwan « participent à une campagne intense de coercition (…) pour intimider et contraindre Taïwan et saper sa résilience ».

« Les paroles et les actions (de la Chine) sont profondément déstabilisantes. Elles risquent de provoquer des erreurs de calcul et menacent la paix et la stabilité du détroit de Taïwan », a encore déclaré Daniel Kritenbrink. Et le diplomate américain d’assurer que Washington répondrait avec des « mesures calmes, mais résolues » pour maintenir le détroit de Taïwan ouvert.

La phrase du jour

« Ce bureau contribuera non seulement à diversifier la représentation économique de la Lituanie dans la région asiatique, mais aussi à promouvoir la coopération technologique. Taïwan est l’un des marchés prioritaires de la Lituanie en termes d’innovation, d’exportations et d’investissements étrangers. » »

Tels sont les mots du conseiller de la ministre lituanienne de l’Economie, Ausrine Armonaite. Les autorités lituaniennes viennent de nommer Paulius Lukauskas (actuel conseiller du Premier ministre lituanien), prochain chef de ce nouveau bureau commercial qui doit ouvrir à la mi-septembre à Taïwan. Il s’appellera « Bureau lituanien de représentation commerciale à Taipei » - et non pas à Taïwan, conformément à une pratique internationale face à la Chine qui considère l’île comme faisant partie de son territoire.

Rappelons pourquoi cette phrase est importante : Vilnius avait irrité la Chine l’année dernière en permettant à Taipei d’ouvrir un bureau de représentation sous le nom de Taïwan, un pas diplomatique important qui a poussé Pékin à restreindre ses relations avec la Lituanie et bloquer ses exportations vers le pays balte.

Le chiffre du jour

7. C’est pendant sept heures que le conseiller à la sécurité nationale du Japon a parlé notamment de Taïwan et de l’Ukraine avec le plus haut responsable de la diplomatie du Parti communiste chinois, a indiqué ce jeudi un responsable gouvernemental nippon. Takeo Akiba, qui a accepté une invitation chinoise, s’est rendu dans la ville de Tianjin, au sud-est de Pékin, où il a rencontré Yang Jiechi. Lors de ces discussions ayant inclus un dîner, Takeo Akiba a « transmis la position du Japon » concernant Taïwan et a souligné l’importance de « la paix et de la stabilité » dans le détroit de Taïwan.

La tendance du jour

Taïwan et les Etats-Unis vont commencer à négocier au début de l’automne. Ces discussions doivent s’inscrire dans le cadre d’une initiative annoncée en juin et qui a déjà donné lieu à une première rencontre le même mois. Les pourparlers couvriront une grande diversité de sujets, comme l’agriculture, le commerce électronique et la levée des barrières commerciales, a précisé ce jeudi le bureau de la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, dans un communiqué.

Un accord commercial « renforcera les échanges et l’investissement », et « promouvra l’innovation et une croissance économique inclusive pour nos travailleurs et nos entreprises », a déclaré Sarah Bianchi, adjointe à la représentante américaine au Commerce.


Taipei et Washington sont déjà liés, depuis 1994, par un « cadre » relatif au commerce et aux investissements, qui n’est pas un accord formel. L’île est notamment un fournisseur mondial indispensable de semi-conducteurs, nécessaires notamment dans les téléphones mobiles, les ordinateurs, les voitures et les missiles. Si Taïwan et les Etats-Unis sont déjà des partenaires commerciaux importants, le plus grand partenaire commercial de Taipei reste Pékin. Ainsi, l’an dernier, 42 % des exportations de Taïwan sont allées vers la Chine et Hong Kong, contre 15 % en direction des Etats-Unis. Ce jeudi, Pékin a réagi en « s’opposant fermement » à ces futures négociations.