IMMIGRATIONDarmanin veut durcir l’accès à la nationalité des enfants nés à Mayotte

Mayotte : Gérald Darmanin veut durcir l’attribution de la nationalité aux enfants nés dans le département

IMMIGRATIONEn visite à Mayotte, le ministre a expliqué vouloir « lutter contre l’attractivité sociale et administrative » de l’île pour freiner l’immigration clandestine en provenance des Comores
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer, à Marseille le 8 août 2022 (illustration).
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer, à Marseille le 8 août 2022 (illustration). - SOPA Images/SIPA / Pixpalace
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Gérald Darmanin est à Mayotte pour parler lutte contre l’immigration clandestine, principalement en provenance des Comores voisines. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer a ainsi appelé dimanche, à Dzaoudzi, à « lutter contre l’attractivité sociale et administrative » de l’île.

Dans le 101e département français, le ministre s’est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration clandestine. « La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas », a-t-il alors déclaré à la presse. « Il faut lutter contre l’attractivité sociale et administrative du territoire ».

De nouvelles règles en 2018

Pour y parvenir, Gérald Darmanin a redit sa volonté de durcir l’attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte. Pour qu’un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu’au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l’île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.

En juillet 2018, l’Assemblée nationale avait voté l’adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d’un vif débat y compris au sein de la majorité. L’article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l’un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois. Lors d’un discours consacré aux Outre-mer, Emmanuel Macron avait alors soutenu cette démarche, en expliquant qu’elle permettait « de préserver le droit du sol » en « adaptant ses conditions d’exercice à la réalité de ce territoire ».

Près de la moitié de la population n’a pas la nationalité française

Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux. « Les moyens techniques et humains ne pourront pas tout tant que l’on aura cette législation qui permet encore aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l’île de Mayotte », a affirmé Gérald Darmanin.

Selon l’Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l’île. Le ministre de l’Intérieur a tenu tout l’été un discours ferme sur l’immigration, qui fera l’objet d’un grand débat au Parlement à l’automne prochain avant la présentation d’un projet de loi.