BAIGNADE INTERDITEOn a retrouvé les dents de la mer préhistoriques

Maroc : Un mégaprédateur marin du crétacé vient d’être découvert par une équipe de chercheurs

BAIGNADE INTERDITEL'animal, qui vivait il y a 67 millions d'années, mesurait près de 12 mètres de long
Voici à quoi devait ressembler un Thalassotitan atrox capturant une proie.
Voici à quoi devait ressembler un Thalassotitan atrox capturant une proie. - Andrei Atuchin / Museum national d'Histoire naturelle
G. N.

G. N.

Il ne valait mieux pas se baigner au large du Maroc actuel au Crétacé supérieur. Bon, fort heureusement, l’homme n’est apparu que 60 millions d’années plus tard, mais tout de même, la bête qui rôdait dans les fonds marins à cette époque a de quoi foutre la pétoche. C’est une équipe internationale, réunissant des chercheurs du Centre de Recherche en Paléontologie de Paris (Muséum national d’Histoire naturelle, CNRS, Sorbonne Université), des Universités de Bath et de Bilbao, ainsi que de l’Office Chérifien des Phosphates (Maroc) qui a mis à jour ce mégaprédateur.

Appartenant à la famille des mosasaures, des reptiles marins, il a été baptisé, Thalassotitan atrox, « du grec Thalassa (mer), titan, (géant) et atrox, (cruel, impitoyable) », précise le communiqué de presse du Muséum national d’Histoire naturelle. Ça situe le personnage. Et voici sa description par le Museum : « Il s’agissait d’un mosasaure au museau court et large avec des dents massives et coniques, comme celles des orques modernes. Imposant, ce méga-prédateur avait un énorme crâne de 1,4 mètre et un corps mesurant près de 12 mètres de long. » Soit deux fois la taille maximale d’un grand requin blanc…

Un appétit exceptionnel

Il vivait donc il y a 67 millions d’années, au Crétacé supérieur, « lorsque l’océan Atlantique recouvrait une partie du Maroc par une mer peu profonde ». D’autres espèces de mosasaures vadrouillaient dans la zone mais le Thalassotitan atrox était au sommet de la chaîne alimentaire. « Les mâchoires et les dents de ce grand lézard marin lui servaient à saisir et déchiqueter de grandes proies, indique le communiqué de presse. D’après la forme et l’état des dents cassées et usées de Thalassotitan atrox, son régime alimentaire devait être constitué de grands poissons et d’autres vertébrés, dont les carcasses endommageaient grandement ses dents. »

En outre les paléontologues ont découvert à proximité « de nombreux restes fossiles de vertébrés marins détériorés par des acides, probablement issus de la digestion d’un prédateur ». Et parmi ces restes, les chercheurs ont identifié des « grands poissons, une tortue de mer, le reste d’une tête d’un plésiosaure [grand reptile aquatique] d’un demi-mètre de long, et les mâchoires d’au moins trois espèces différentes de petits mosasaures ». Mieux valait, donc, ne pas croiser la route du Thalassotitan atrox