CRISEMacron parle « d'abondance », Roussel fustige un président en « décalage »

Emmanuel Macron parle « d'abondance », Fabien Roussel fustige un président en « décalage »

CRISE« Mais dans quel pays vit-il, ce président de la République qui revient de son château fort de Brégançon, où il a fait du jet-ski, en famille, dans sa piscine privée ? », a lancé l'élu PCF
Fabien Roussel a présenté Emmanuel Macron comme un président déconnecté de la réalité de vie des français
Fabien Roussel a présenté Emmanuel Macron comme un président déconnecté de la réalité de vie des français - AFP / Pixpalace
Maïwenn Furic

M.F. avec AFP

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a fustigé jeudi les propos « décalés » d'Emmanuel Macron sur « l'abondance », un « président revenu de son château fort » qui « ne connaît pas les problèmes des Français », et appelé à « mettre fin à l’insouciance des super-riches ».

« Depuis 2017, le président Macron n’a eu de cesse que de baisser les impôts des plus riches, des multinationales. (…) Après cinq ans de gouvernement Macron, le patrimoine des 500 plus grandes fortunes de France est passé de 570 milliards (d’euros) en 2017 à plus de 1.000 milliards », a critiqué Fabien Roussel, lors d’un meeting pour la journée d’été du parti à Malo-les-Bains (Dunkerque). « Hier (mercredi), le président de la République ose venir nous dire : " C’est fini l’abondance, c’est fini l’insouciance. " Mais dans quel pays vit-il, ce président de la République qui revient de son château fort de Brégançon, où il a fait du jet-ski, en famille, dans sa piscine privée ? », a-t-il tancé devant 3.000 personnes.

« Ce n’est pas l’abondance le problème, c’est le manque »

« Il ne connaît pas les problèmes des Français. Les Français, ils ont des soucis, ils ne vivent pas dans l’insouciance, ils s’inquiètent pour l’avenir », a-t-il insisté, évoquant les « dix millions de nos concitoyens qui vivent sous le seuil de pauvreté », les « quatre millions de mal logés » ou les 12 millions qui « vivent dans la précarité énergétique ».

« Pour une grande majorité, ce n’est pas l’abondance le problème, c’est le manque. Ce n’est pas l’insouciance, c’est l’inquiétude du frigo vide, les vacances dont on est privés, le resto qu’on ne peut pas se payer » et « c’est pas les petits chèques du président de la République qui vont améliorer leur situation », a-t-il déploré.

M. Roussel a appelé à « mettre fin à l’abondance des super-riches et des multinationales (…) celle des Bernard Arnault, des François Pinault, des Mulliez, des PDG de Carrefour, de Total et compagnie ».

Le PCF veut taxer les superprofits

Pour cette rentrée parlementaire, le PCF proposera « de mettre à l’ordre du jour du projet de loi de finances une taxe sur les superprofits des grands groupes, une taxe anti-spéculation, et un impôt de solidarité exceptionnel sur les grandes fortunes de notre pays », a-t-il promis.

Il a proposé « d’arracher » ainsi « 50 milliards (d’euros) par an aux multinationales, aux plus riches, à la spéculation », et de demander « à l’Etat et la Banque centrale européenne d’en mettre autant chacun » pour alimenter un « fonds spécifique dédié à l’emploi, au climat et au pouvoir d’achat » doté de 150 milliards d’euros.