RECAP'Zaporojie, prorusses, Crimée… La guerre en Ukraine en quatre infographies

Guerre en Ukraine : Zaporojie au coeur du conflit, Tchapliné meurtrie et prorusses en sursis

RECAP'« 20 Minutes » vous résume les enjeux et l’avancée du conflit entre Kiev et Moscou en infographies
Carte montrant la centrale nucléaire de Zaporojie, en Ukraine.
Carte montrant la centrale nucléaire de Zaporojie, en Ukraine. - Sophie RAMIS, Jean-Michel CORNU, Valentin RAKOVSKY / AFP
Marion Pignot

Marion Pignot

L'essentiel

  • Six mois jour pour jour après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré mercredi 24 août que son pays se battrait « jusqu’au bout », dans un discours à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance ukrainienne vis-à-vis de l’URSS.
  • En ce jour symbolique, les Etats-Unis confirmé l’octroi d’une nouvelle aide militaire à l’Ukraine, la plus importante depuis le début du conflit, et plusieurs missiles russes sont tombés sur Tchapliné, un nœud ferroviaire du centre-est, faisant au moins 25 morts. Le lendemain, Kiev a annoncé que la centrale de Zaporojie avait été « totalement déconnectée » du réseau électrique, « pour la première fois dans son histoire ».
  • Comme chaque vendredi, 20 Minutes revient sur les éléments clés de la guerre en Ukraine et les grands tournants de la semaine en infographies.

Une nouvelle semaine de guerre en Ukraine. Une semaine marquée par ce 24 août, jour de l’Indépendance, qui commémore la séparation de l’URSS en 1991. Un mercredi symbolique qui a également fait entrer Kiev dans son septième mois de l’invasion russe, lancée le 24 février. Et si, cette semaine, le soutien renouvelé des dirigeants occidentaux à l’Ukraine, mardi lors du sommet de la « plateforme de Crimée » ou l’affaire Daria Douguina ont marqué les esprits, c’est encore la centrale nucléaire de Zaporojie qui a concentré les tensions, les appels au calme, les attaques et les « fake news ». Avec elle, la Crimée, toujours centre d’intérêt, mais aussi le village de Tchapliné ou encore, dans l’Est, les prorusses démotivés. Voici un point en quatre infographies sur cette nouvelle semaine de guerre en Ukraine, se terminant ce vendredi, 183e jour de conflit.

Zaporojie, au cœur du conflit

Carte montrant la centrale nucléaire de Zaporojie, en Ukraine.
Carte montrant la centrale nucléaire de Zaporojie, en Ukraine. - Sophie RAMIS, Jean-Michel CORNU, Valentin RAKOVSKY

Depuis des semaines, Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de plusieurs bombardements qui ont visé le site de la gigantesque centrale nucléaire de Zaporojie, faisant craindre une catastrophe nucléaire. L’ONU a appelé à mettre en place une zone démilitarisée autour de la centrale afin de garantir sa sécurité de ses six réacteurs d’une capacité de 1.000 mégawatts chacun.

Les tensions sont cependant encore montées d’un cran cette semaine alors que la centrale, la plus grande d’Europe tombée aux mains des Russes en mars, a été totalement débranchée jeudi (« pour la première fois dans son histoire »). Dès le lendemain, ce vendredi matin, Kiev a annoncé préparer le raccordement au réseau électrique. Selon Energoatom, opérateur ukrainien public des quatre centrales atomiques du pays, une ligne livrant de l’électricité produite par la centrale vers le réseau énergétique ukrainien « a été réparée ». La centrale perpétuellement bombardée est actuellement alimentée via une autre ligne réparée depuis le réseau électrique ukrainien, a précisé l’opérateur tout en assurant que les équipements et les systèmes de sécurité de cette installation fonctionnaient normalement.

Le village de Tchapliné dévasté

Carte localisant la ville de Tchapliné en Ukraine, dont la gare a été bombardée le 24 août 2022.
Carte localisant la ville de Tchapliné en Ukraine, dont la gare a été bombardée le 24 août 2022.  - Jean-Michel CORNU, Valentin RAKOVSKY

Plusieurs missiles russes sont tombés mercredi après-midi sur le village de Tchapliné, localité de 4.000 personnes et un nœud ferroviaire de la région de Dnipropetrovsk (centre-est de l’Ukraine). La frappe a fait au moins 25 morts, parmi lesquels deux enfants, et 31 blessés, selon le dernier bilan annoncé jeudi par Kiev. L’attaque a touché la gare et « cinq wagons ont pris feu », a indiqué Artem Jouravliov, un responsable local du service d’Etat des situations d’urgence. La société ukrainienne des chemins de fer a fait état de trois de ses employés tués et quatre autres blessés et publié des photos de wagons passagers calcinés.

De son côté, Moscou a affirmé avoir frappé « un train militaire » en partance pour « les zones de combat » de l’est de l’Ukraine, l’objectif stratégique prioritaire de Moscou. Un missile Iskander « a directement touché un train militaire dans la gare de Tchapliné (…) éliminant plus de 200 militaires de la réserve des forces armées ukrainiennes » ainsi que des équipements, a déclaré le ministère russe de la Défense.

La contre-offensive en Crimée

Carte montrant les explosions survenues dans la péninsule de Crimée.
Carte montrant les explosions survenues dans la péninsule de Crimée. - STAFF / AFP

Depuis quelques semaines, les forces ukrainiennes mènent une contre-offensive dans le sud du pays. Des explosions d’origine indéterminée - frappes de longue portée ou sabotages selon les experts - ont ainsi endommagé un aérodrome militaire et un dépôt de munitions russes en Crimée. Une Crimée qui reste en première ligne de l’offensive militaire que mène la Russie contre son voisin ukrainien.

Elle sert de base arrière logistique aux forces russes. Des avions de Moscou y décollent quasi quotidiennement pour frapper des cibles dans des régions sous le contrôle de Kiev et plusieurs zones de cette presqu’île sont situées dans le rayon d’action des canons et des drones ukrainiens. L’offensive sur le sud de l’Ukraine qui a permis à Moscou de capturer de larges pans de territoire aux premières semaines de la guerre est ainsi partie de Crimée.

Les attaques contre les positions russes en Crimée « font probablement partie d’une contre-offensive ukrainienne cohérente visant à reprendre le contrôle de la rive occidentale du Dniepr », a observé cette semaine l’Institut nord-américain sur l’étude de la guerre (ISW). Les forces de Kiev, qui ont également tiré sur les ponts enjambant ce fleuve, cherchent à empêcher le ravitaillement et le renforcement des troupes russes présentes à l’ouest du Dniepr, notamment dans la région de Kherson, poursuit-il.

Plus de six mois de terrain, sans fin

Carte de la situation en Ukraine au 26 août 2022.
Carte de la situation en Ukraine au 26 août 2022. - Simon MALFATTO, Sophie RAMIS, Kenan AUGEARD

Depuis le retrait des forces russes des environs de la capitale ukrainienne fin mars, l’essentiel des combats s’est concentré dans l’Est, où Moscou a lentement gagné du terrain avant que le front ne se fige. Et après six mois de guérilla, une partie de la milice prorusse de la « République » de Lougansk (LNR), qui compose le Donbass avec celle de Donetsk (DNR), refuse de se battre dans la DNR, estime l’Institut nord-américain sur l’étude de la guerre (ISW). « Les soldats affirment avoir célébré la victoire le 3 juillet, lorsque les forces de la LNR ont atteint les frontières de Lougansk, et que leur travail est terminé », précise le centre de recherches américain, qui assure que cela s’inscrit dans une « tendance plus large de diminution de l’investissement » des milices prorusses. Une partie des troupes de la DNR s’étaient plaintes de manière similaire ces derniers mois quand elles avaient été réaffectées dans la région de Lougansk ou encore à Kherson (sud), relève l’ISW.

Reste que ce mardi, l’ambassade des Etats-Unis à Kiev a diffusé dans la matinée un message alarmiste avertissant que la Russie pourrait davantage encore bombarder « ces prochains jours » l’Est et a recommandé aux citoyens américains à quitter « dès maintenant » le pays.