AMI AMIA Alger, Macron multiplie les preuves d'amitié pour relancer la bromance

En Algérie, Emmanuel Macron fait « ami-ami » et évoque même « une histoire d’amour »

AMI AMILa signature solennelle d’une déclaration commune pour un « partenariat renouvelé, concret et ambitieux » est une étape ajoutée à la dernière minute à l'agenda de Macron
Emmanuel macron à Alger, le 26 août 2022.
Emmanuel macron à Alger, le 26 août 2022. - Jacques Witt / SIPA
Marion Pignot

Marion Pignot

Emmanuel Macron a visité un sanctuaire chrétien au fort de Santa Cruz sur les hauteurs d’Oran (ouest), au dernier jour de sa visite en Algérie. Le président de la République a ensuite rejoint la mini-boutique du label Disco Maghreb, emblématique du raï, courant musical très populaire dans les années 1980, remis au goût du jour par le dernier morceau de DJ Snake. Et de retourner sceller officiellement la relance de la relation bilatérale à Alger.

Après des mois de crise diplomatique, liée à ce contentieux mémoriel entre leurs deux pays, les présidents français et algérien Abdelmadjid Tebboune ont annoncé dès le premier jour de la visite d’Emmanuel Macron, jeudi, une nouvelle dynamique dans la relation bilatérale. Ils l’auront donc scellée par la signature solennelle d’une déclaration commune pour un « partenariat renouvelé, concret et ambitieux », étape ajoutée à la dernière minute au programme du président Macron.

8.000 étudiants algériens de plus cette année en France

Avec l’Algérie, c’est « une histoire qui n’a jamais été simple. Mais une histoire de respect, d’amitié et, oserais-je le dire, d’amour », a lancé vendredi Emmanuel Macron, en décrivant un partenariat élaboré « dans l’enthousiasme du moment », lors de multiples entrevues avec Tebboune et ses ministres. Il s’agira « d’un partenariat nouveau pour et par la jeunesse », a anticipé le président français, annonçant d’ores et déjà l’acceptation de 8.000 étudiants algériens de plus cette année en France, qui rejoindront un contingent annuel de 30.000 jeunes.

Outre le dossier mémoriel autour de la colonisation française, la question des visas a empoisonné la relation bilatérale quand Paris a décidé à l’automne 2021 d’en diviser par deux le nombre octroyé en Algérie, jugée pas assez prompte à réadmettre ses ressortissants expulsés de France. Il s’agira de lutter contre l’immigration clandestine tout en assouplissant les procédures pour « les familles de binationaux, les artistes, les sportifs, les entrepreneurs et politiques qui nourrissent la relation bilatérale ».

Une commission mixte d’historiens français et algériens va aussi être créée pour « regarder » en face l’ensemble de la période de la colonisation, « sans tabou ».

La visite du président français n’a pas fait l’unanimité

A Alger, la visite du président français n’a pas fait l’unanimité, beaucoup d’Algériens attendant des excuses en bonne et due forme de la part d'Emmanuel Macron pour la colonisation et pour ses propos de l’automne 2021, doutant de l’existence d’une nation algérienne avant le débarquement de l’armée française en juin 1830.


Notre dossier sur l’Algérie

« L’histoire ne peut pas s’écrire avec des mensonges (…) l’un des plus gros mensonges est de dire que l’Algérie a été créée par la France ? On attendait que cette grossière contre-vérité soit effacée par Macron lors de cette visite », a affirmé Le Soir d’Algérie paru samedi.