IVG aux Etats-Unis : La Maison Blanche fustige les lois « extrêmes » dans quatre nouveaux Etats
DROITS•« Je pense que les Américains se rendent compte que tout cela passe les bornes, que cela va trop loin », a déclaré le président Joe Biden
20 Minutes avec AFP
La défense du droit à l’avortement, et son corollaire, la critique virulente des républicains en la matière, jouent les premiers rôles dans la campagne du parti démocrate pour ce scrutin de mi-mandat (les « Midterms ») aux Etats-Unis. Et ce vendredi, par la voie d’un communiqué de sa porte-parole Karine Jean-Pierre, la Maison Blanche a fustigé les lois « extrêmes » qui entrent en vigueur pour interdire l’avortement dans l’Oklahoma, en Idaho, au Texas et au Tennessee.
« Ces interdictions quasi-totales de l’avortement participent d’une initiative toujours plus étendue de la part des républicains pour supprimer des libertés dont les Américains bénéficiaient depuis près d’un demi-siècle », a déclaré Karine Jean-Pierre. « Les Américains doivent savoir que ces droits fondamentaux et d’autres, y compris le droit à la contraception et le mariage pour tous, sont menacés », a-t-elle insisté.
Une Cour suprême américaine désormais très conservatrice
Evoquant plus généralement l’offensive conservatrice contre le droit à l’avortement, Joe Biden a lui déclaré, lors d’une réunion à la Maison Blanche avec des élus locaux : « Je pense que les Américains se rendent compte que tout cela passe les bornes, que cela va trop loin. » Le président américain a répété qu’il fallait passer une loi fédérale pour rétablir le droit à l’IVG sur tout le territoire, et assuré qu’en novembre, lors des élections de mi-mandat, « les Américains feront en sorte que cela arrive ». Ce qui implique de donner une nette majorité aux démocrates au Congrès.
L’Idaho, le Texas et le Tennessee, ont rejoint la dizaine d’Etats conservateurs qui avaient mis en place des lois dites « dormantes » (trigger laws), dont certaines interdisent toute interruption volontaire de grossesse, y compris en cas de viol et d’inceste. Leur entrée en vigueur est la conséquence directe d’une décision de la Cour suprême américaine désormais très conservatrice.
Le droit constitutionnel à l’avortement dynamité
L’institution, façonnée par l’ancien président Donald Trump, a dynamité le 24 juin le droit constitutionnel à l’avortement qui s’étendait à tout le territoire américain. La loi qui entre en vigueur dans l’Oklahoma, elle, n’est pas à proprement parler une « trigger law ». Elle vise à punir les médecins ou personnels médicaux qui continueraient à pratiquer des avortements, avec de lourdes amendes et des peines allant jusqu’à dix ans de prison.
La Maison Blanche a également publié vendredi une série de sondages montrant que la majorité des Américains soutenaient le droit à l’IVG et s’inquiétaient de le voir menacé, ce qui a fait grimper les intentions de vote en faveur des démocrates.
