PREVISIONSAprès un été record, la SNCF plus prudente pour la rentrée

Inflation : Après un été record, la SNCF plus prudente pour la rentrée

PREVISIONSLa rentrée s’annonce plus incertaine pour la SNCF dans un contexte d’inflation et de préoccupations pour le pouvoir d’achat
Le paiement fractionné sera même disponible pour un départ immédiat avec un train de la SNCF. (illustration)
Le paiement fractionné sera même disponible pour un départ immédiat avec un train de la SNCF. (illustration) - Stephane Duprat/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après un « super été » marqué par une fréquentation record, la rentrée s’annonce plus incertaine pour la SNCF dans un contexte d’inflation et de préoccupations pour le pouvoir d’achat, indique dans un entretien à l’AFP le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet. « On a été au rendez-vous, mais on n’a pas toujours été à l’heure », admet Fanichet, qui dirige la compagnie ferroviaire proprement dite.

« C’est le premier été où l’on a eu des périodes de canicules aussi longues, et partout. (…) On a ralenti les trains, le matériel roulant a été extrêmement sollicité. » « C’est un sujet qu’on va retrouver à la rentrée », remarque-t-il d’ailleurs. « On va faire en septembre un retour d’expérience : la canicule, on a tous bien compris, doit rentrer dans les normes et standards de la boîte. » Quelle que soit la région, au nord comme au sud. « Il a fait chaud sur les rails et dans les trains, mais les cheminots étaient quand même là », tient-il à souligner. « Il a fait chaud aussi pour eux ! »

Fanichet note également que « le Covid était encore un peu là » cet été, touchant « aussi bien des voyageurs que nos agents ». Si le nombre d’incidents graves est resté relativement limité, SNCF Voyageurs a quand même traversé une mauvaise passe fin juillet, marquée notamment par des « galères » dans les RER B et D en Ile-de-France, le naufrage d’un Paris-Clermont et des mésaventures à répétition chez Thalys.

Deux trains de la compagnie franco-belge sont tombés en panne les 19 et 24 juillet, avant qu’une rame ne heurte un animal le 29, provoquant une pagaille monstre sur la ligne. « Une panne matérielle comme celle de Thalys, ne doit pas se reproduire », juge le dirigeant.

Une très bonne nouvelle

Reste quand même une très bonne nouvelle. Le rebond amorcé au printemps s’est confirmé, et la SNCF a transporté 10 % de voyageurs en plus par rapport à l’été 2019, déjà record, avant la crise sanitaire. « On va avoir transporté 23 millions de voyageurs sur les TGV et Intercités en juillet et août. Avec l’international 28 millions », se réjouit Fanichet. « On a sorti tous les trains et tous les trains ont été très, très bien remplis. »

Les TER ont aussi vu une fréquentation en forte hausse, 15 % au-dessus de 2019. « Il y a un appétit de ferroviaire pour une mobilité décarbonée », explique le responsable. « Et on est aussi aidés par le prix des carburants. » La rentrée approchant, Christophe Fanichet se montre particulièrement prudent. Les réservations restent encourageantes pour les loisirs, mais « on ne sait encore rien dire pour les professionnels », reconnaît le patron de SNCF Voyageurs.

« La SNCF est une sorte de thermomètre de ce qui se passe en France », considère-t-il. Or, « l’inflation est toujours là, il y a la préoccupation des Français pour le pouvoir d’achat, les coûts de l’énergie, on ne sait pas trop ce qui va se passer sur le plan sanitaire… » Côté social, « il y aura ici où là des mouvements sociaux locaux », prévoit-il. Mais pas de grosse grève nationale en vue, à part les journées interprofessionnelles comme celle du 29 septembre.

« On a du mal à recruter »

Gros sujet de la rentrée : le groupe SNCF veut embaucher 5.000 collaborateurs, dont 600 rien que chez Transilien (les trains de la banlieue parisienne). « On a du mal à recruter, comme toutes les autres professions », soupire-t-il. « Et en plus le sujet est difficile : on recrute des gens qu’on doit former, ce qui prend beaucoup de temps. » Petite inquiétude enfin sur les approvisionnements en matériels.

« L’industrie automobile a été arrêtée parce qu’elle est à flux tendus pour les approvisionnements. Nous non, mais nos stocks commencent à baisser », remarque Fanichet. « Je n’ai pas aujourd’hui arrêté de train parce qu’il manquait des pièces. Mais la question commence à se poser », prévient-il. Quant à une éventuelle augmentation du prix des billets des TGV pour tenir compte de l’inflation, « on aura à prendre une décision à l’automne », indique-t-il