FAKE OFFNon, la France n’a rouvert aucune centrale à charbon pour son électricité

Non, la France n'a pour l'instant rouvert aucune centrale à charbon pour produire son électricité

FAKE OFFOlivier Véran a raison d’affirmer que pour l’instant la France n’a relancé aucune centrale à charbon, mais cela pourrait rapidement changer
La mine de charbon de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, fermait ses portes en 2003
La mine de charbon de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, fermait ses portes en 2003 - P.MAGNIEN / 20 MINUTES / Pixpalace
Maïwenn Furic

Maïwenn Furic

Plus que jamais cet été, le réchauffement climatique et les manières de le limiter ont été évoquées. Sur France Inter, ce mardi, Olivier Véran a été interrogé sur la manière dont la France va faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre. « On y arrive en évitant de rouvrir des centrales à charbon, contrairement à ce qu’ont dû faire un certain nombre de pays européens », a affirmé le nouveau porte-parole du gouvernement.

C’est bien vers cette stratégie que de nombreux pays voisins se tournent. En utilisant le charbon pour faire fonctionner leurs centrales électriques, ils espèrent pallier l’arrêt des livraisons de gaz russe, liés à la guerre en Ukraine. « Comment pourrions-nous nous passer du charbon alors que tant d’autres pays développés n’y arrivent pas ? », a questionné une internaute. Un autre a demandé : « Qui nous dit que nous ne serons pas obligés d’y avoir recours bientôt ? » Les internautes ont-ils raison de douter ? 20 Minutes fait le point.

FAKE OFF

Il est vrai de dire que la France n’a pas rouvert de centrale électrique qui fonctionne au charbon. Afin de faire face à la baisse de livraison du gaz russe, l’Autriche va, elle, redémarrer une centrale désaffectée. Les centrales à charbon des Pays-Bas, qui étaient jusqu’alors bridées, peuvent également de nouveau fonctionner pleinement. L’Allemagne est également concernée puisque Berlin va utiliser cette braise pour maintenir en activité ses centrales, qui auraient normalement dû s’arrêter. « C’est un constat amer, mais indispensable pour réduire la consommation de gaz », avait réagi le ministre écologiste de l’Economie et du Climat, Robert Habeck, en juin dernier.

La France pourrait cependant bien changer d'avis dans les mois à venir, confirmant les doutes de certains internautes. Car ce que n'a pas dit Olivier Véran, c’est que la France a récemment tout prévu pour rouvrir rapidement des centrales à charbon, si sa production d’électricité était menacée.

Ce recours au charbon est inscrit dans la loi sur le pouvoir d’achat votée le 3 août dernier au Parlement. Celle-ci donne la possibilité de maintenir ou de réactiver, via le rehaussement du plafond des émissions de gaz à effet de serre, les deux dernières centrales à charbon. Celle de Cordemais, en Loire-Atlantique, encore en activité, et celle de Saint-Avold, en Moselle, qui a fermé en mars 2022 et qui pourrait redémarrer provisoirement. Si le projet de loi facilite le redémarrage de centrales au charbon, il crée également un régime dérogatoire pour accélérer l’approvisionnement en gaz par un terminal méthanier flottant, au grand dam des écologistes.


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Des militants écologistes qui avaient déjà grincé des dents en février dernier. Alors qu’Emmanuel Macron avait promis de fermer d’ici à 2022 les dernières centrales à charbon, facilement mobilisables pour produire de l’électricité en cas de besoin, mais aussi très émettrices de CO2 néfaste pour le climat, un décret paru au Journal officiel assouplissait leurs limites d’utilisation temporairement. La mesure « sera strictement limitée aux mois de janvier et de février 2022 » et « ne change pas le calendrier de fermeture des centrales à charbon », avait alors assuré le ministère de la Transition écologique.

A l'heure actuelle, de nombreux réacteurs nucléaires français sont à l’arrêt pour maintenance ou pour cause de panne. Et l’arrivée de l’hiver aurait toutes les chances de provoquer la réouverture de Saint-Avold, comme 20 Minutes l'expliquait au mois de mars.