VISER LA LUNEPourquoi le décollage de la mission lunaire Artemis est-il historique ?

Espace : Avec le premier décollage de la mission Artemis, c’est aussi l’Europe qui décroche la Lune

VISER LA LUNELe vaisseau Orion de la Nasa doit décoller ce lundi de Cap Canaveral en direction de la Lune pour la première phase du projet américain Artemis. Avec un gros morceau d’Europe en soute
Le vaisseau Orion en orbite autour de la Lune. Vue d'artiste.
Le vaisseau Orion en orbite autour de la Lune. Vue d'artiste. - Nasa / Nasa
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • Le vaisseau lunaire Orion doit décoller de Floride ce lundi 28 août pour atteindre la Lune, et même la dépasser.
  • Cinquante ans après la dernière mission Apollo, ce voyage sans équipage constitue le premier volet, et un grand test, pour la mission américaine Artemis, qui prévoit un retour de l’homme sur la surface lunaire vers 2028 et l’établissement d’une base durable.
  • L’heure est aussi historique pour l’Agence spatiale européenne qui fournit le module de service qui propulse le vaisseau et assurera l’alimentation électrique de la capsule habitée des prochains voyages.
  • Le fameux Module de service européen (ESM) est fabriqué par Airbus.

C’est le grand test pour la mission Artemis qui doit marquer, cinquante ans après la dernière mission américaine, le grand retour de l’homme sur la Lune. Lundi, à 14h33 si la météo se montre clémente, un premier vaisseau Orion décollera de Cap Canaveral vers l’astre de la nuit. Il ne se posera pas sur la Lune, pas encore, il la dépassera, de 70.000 km, pour pousser le matériel au maximum, tester sa résistance et ses capacités lors de cette mission de 42 jours sans équipage.

L’heure est historique pour la Nasa et les Etats-Unis, sur le point redécrocher la Lune. Mais elle l’est aussi pour l’Europe. L’Agence spatiale européenne (ESA) fournit en effet le module de propulsion d’Orion, baptisé Module de service européen (ESM). Assemblé à Brême (Allemagne) par Airbus, avec la contribution de 10 pays membres, l’ESM est un cylindre d’environ quatre mètres de haut et de diamètre contenant les réservoirs du carburant propergol. Il est placé sous la capsule d’équipage d’Orion. Il en assure aussi l’alimentation électrique et la régulation thermique, et « approvisionnera les astronautes en eau et en oxygène lors des futures missions », précise Airbus Defence and Space.

Un module européen au rôle crucial

C’est dire si l’Europe spatiale joue un rôle crucial dans cette aventure qui doit tenir la planète en haleine jusqu’à la fin de la décennie. « Sans l’ESM, la Nasa ne peut pas amener ses astronautes sur la Lune et les ramener en toute sécurité. C’est vraiment la première fois que la Nasa s’appuie sur nous pour un élément aussi critique d’une de ses missions phares », souligne, « reconnaissant », Joseph Aschbacher, le directeur général de l’ESA. Le bon fonctionnement de l’ESM lors de ce vol d’essai est « une responsabilité énorme », juge de son côté Jean-Marc Nasr, responsable des systèmes spatiaux chez Airbus.

Et le décollage de ce lundi n’est qu’un avant-goût. L’ESA et Airbus, qui s’appuient sur la technologie éprouvée des véhicules de transfert automatique (ATV) qui ont approvisionné la Station spatiale internationale entre 2008 et 2015, fourniront un ESM-2 pour Orion 2 et ainsi de suite jusqu’à la mission Artemis 6. Avec à chaque lancement un pas de plus vers ce que David Parker, directeur de l’exploration humaine et robotique à l’ESA, appelle « le 8e continent ».

A quand un premier Européen sur la Lune ?

Si Artemis se déroule selon le calendrier prévu, Orion 2 décollera en 2024, avec cette fois quatre astronautes à bord qui se contenteront d’orbiter autour de la Lune avant de rentrer. Avec Orion 3, « au plus tôt en 2025 », la première femme doit mettre le pied sur la Lune. Les missions suivantes installeront en orbite le Lunar Gateway, la station lunaire internationale dont le but affiché est de constituer un poste avancé pour l’exploration de Mars.

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L’ambition pour l’ESA est aussi d’obtenir un « siège » dans la capsule Orion, peut-être sur les missions Artemis 4 ou 5, et de voir un premier Européen poser le pied sur la Lune « avant la fin de cette décennie ». Sur ce point, les négociations sont toujours en cours avec la Nasa.