L'HEURE DU BILANUn été « exceptionnel » mais une « pénurie d’emplois » sur la Côte d’Azur

Côte d’Azur : Une saison estivale « exceptionnelle » mais toujours « une pénurie d’emplois »

L'HEURE DU BILANMalgré des fréquentations parfois « historiques », des « problématiques persistent après l’été » selon certains professionnels
La plage à Nice. (Illustration)
La plage à Nice. (Illustration) - Syspeo / Sipa / SIPA
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • La saison estivale 2022 a surpassé les attentes des professionnels du tourisme.
  • D’après le rapport du Comité régional du tourisme Côte d’Azur, le taux d’occupation hôtelière a enregistré des records sur les mois de juin et juillet.
  • Les restaurateurs ont également profité de la fréquentation exceptionnelle mais espèrent « un automne à la hauteur » pour faire face aux « problématiques qui persistent comme le manque de personnel et le remboursement des prêts garantis par l’Etat ».

C’est un été qui bat tous les records et pas seulement en termes de chaleur. D’après un bilan dressé par le Comité régional du tourisme (CRT) Côte d’Azur, le taux d’occupation hôtelière relevé cet été dans les Alpes-Maritimes est inédit. En juin, il surpasse des données qui dataient de juin 2000 avec 80 % d’occupation. Pour juillet, il s’élève à 85 %, soit le meilleur enregistré sur la décennie passée. Rien que sur les trois premières semaines d’août, il est à plus de 90 %, un niveau équivalent à 2019 et 2021.

A Cannes, les hôtels ont même connu « une fréquentation historique cet été » avec un taux d’occupation à 94 %, selon la ville qui précise que le chiffre d’affaires de ces établissements est en progression de 32 % sur les six premiers mois de l’année par rapport à 2019. La tenue des événements en version « originelle » comme le Festival du film a notamment joué un rôle dans ce bilan. Christophe Souques, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) Côte d’Azur, confirme : « Les congrès cannois sont des rendez-vous qui inondent la Côte avec un public dont les restaurateurs profitent. »

60 % des restaurateurs ont fait un meilleur chiffre d’affaires qu’en 2019

Ces résultats s’expliquent aussi avec le retour de la clientèle étrangère sur la Côte d’Azur. Toujours selon le CRT, « 45 % des nuitées en hôtels et résidences étaient d’origine étrangère, avec une forte présence nord-américaine et britannique ».

« Alors qu’on était habitué à être qu’entre Français ces deux dernières années, on a eu l’impression que toute l’Europe, en plus des Américains, s’est retrouvée ici, affirme le vice-président de l’UMIH Côte d’Azur. Pour nous, la saison a alors démarré plus tôt que prévu. Le coup de départ a vraiment été donné par la réouverture du terminal 1 de l’aéroport de Nice et l’affluence importante qu’on avait perdue depuis deux ans. On a alors 60 % des restaurateurs qui ont fait un meilleur chiffre d’affaires cet été qu’en 2019. »

Des « problématiques » qui persistent

Malgré cette « saison estivale exceptionnelle », Christophe Souques préfère nuancer le bilan. « Deux problématiques persistent à la fin de l’été », lance-t-il. En juin, il dénombrait « un manque de 10.000 saisonniers » sur la Côte d’Azur et pendant deux mois, « on n’a pas réussi à pallier cette pénurie ».

« Beaucoup d’établissements ont compté sur l’aide familiale pour dépanner, certains ont fait avec moins de personnels et d’autres n’ont tout simplement pas pu assurer le service du midi. Et ce chiffre d’affaires là, il est irrécupérable malgré la hausse de fréquentation durant l’été. »

Il conclut : « Tout ne peut pas être comblé grâce à trois mois très bons, surtout quand on a un mur de dettes. En 2021, c’était la même chose et le reste de l’année, on était à 60 % du chiffre d’affaires habituel. Donc, on est très content de cette saison mais on espère un automne à la hauteur pour rembourser les prêts garantis par l’Etat dont les échéances s’étalent sur douze mois. »